Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 25

 
Whatever Works


USA / 2009

01.07.2009
 



WOODY DANS TOUS SES ÉTATS





“Si je ne dois manger que cinq fruits et légumes par jour, je ne veux pas vivre. Je déteste les fruits et les légumes.”

Retour à New-York ? Pas vraiment, puisque Woody Allen ressort ici un script conçu dans les années 70 et mis de côté après la mort de Zero Mostel qui devait incarner le rôle principal. Il n’est donc pas étonnant que le film dégage un puissant parfum de nostalgie en dépit de son effort d’actualisation contextuelle. On y retrouve ainsi tous les thèmes récurrents chers à l’auteur : New-York, bien sûr, mais aussi la relation entre le vieux pygmalion et la jeune femme (ici aussi stupide que la bimbo de Maudite Aphrodite), l’irrationalité de l’amour, l’importance du hasard, les chassés-croisés sentimentaux, la phobie de la mort. Et la précieuse verve qui caractérise le réalisateur. On pense à Annie Hall, à Manhattan ou encore à Hannah et ses sœurs, mais aussi à La Rose pourpre du Caire puisque Woody Allen crée une interaction directe entre le film et le spectateur, faisant de son protagoniste un être si clairvoyant qu’il comprend qu’il est observé par le public et l’interpelle face caméra – signe ultime de sa supériorité sur les autres personnages. Lucide car misanthrope, misanthrope car lucide, d’autant plus insatisfait du monde qu’il est satisfait de lui-même, Boris Yellnikoff affiche un cynisme et une méchanceté acérés derrière lesquels rugissent un idéalisme contrarié et une soif d’absolu. Larry David (co-créateur de Seinfeld) parvient merveilleusement à donner corps à cet alter ego radicalisé de Woody Allen qui n’aime rien tant qu’égratigner la bien-pensance et qui jubile en débauchant un couple de bigots républicains. Dans la quête du bonheur des individus, l’essentiel, c’est que ça marche (whatever works), peu importe comment et avec qui, argue le film. Mais loin d’être une ode au pragmatisme, il plébiscite une nouvelle fois la liberté des choix individuels contre la pression des carcans sociaux réputés raisonnables. Drôle, spirituelle, cette comédie de mœurs typiquement allenienne donne follement envie de re-visionner les œuvres du maître qu’on aime tant.
 
Karine

 
 
 
 

haut