Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Victoria - les jeunes années d une Reine (The Young Victoria)


Royaume Uni / 2009

22.07.2009
 



JEUX DE POUVOIR





« - Quelle petite fille ne rêve pas d’être princesse ?»

Victoria sera à inscrire dans un genre cinématographique à part : les biographies de Reines d’Angleterre. Cette fois-ci l’approche de la terrifiante Reine Victoria change de point de vue. L’angle s’oriente sur la jeunesse de la Reine, sa lutte pour conquérir le pouvoir qu’on voulait lui enlever, et surtout la construction de sa relation amoureuse avec ce qui deviendra son unique mari. Une Victoria jeune, séduisante, sentimentale, émotionnelle : le contraire de l’image d’Epinal qu’a véhiculé le cinéma depuis des décennies, la montrant plutôt lors de la seconde moitié de son règne, impériale et puritaine. De là à nous faire croire qu'elle était progressiste et protectrice des classes prolétaires, il n'y a qu'un (faux) pas que le film franchit hélas trop facilement et qui gâche l'aspect politique du projet, pour ne garder que son vernis sentimental..

A l’écart, dans sa prison – un Palais -, surprotégée, elle tente de s’imposer entre une mère opportuniste et un régisseur avide de pouvoir, entre la pression et l’opresion. Emily Blunt insuffle une grâce à ce personnage qui préfère la vertu et le respect au x jeux politiques et au cynisme. Pas facile d’habiter avec joliesse et charisme une femme aspirant à la liberté, manipulée comme un pion dans un jeu d’échecs. A la fois fébrile face aux avances de son cousin belge et mutique quand il ne faut rien révéler aux autres, elle excelle dans ce basculement permanent d’une adolescente cherchant sa voie. L’actrice acquiert avec ce rôle ses lettres de noblesse. Lors de son premier conseil, elle manie avec justesse les nuances de son comportement, du trac au soulagement.

La mise en scène de ce film d’époque est à la fois classique et dynamique, portée par un casting anglo-saxon 4 étoiles. Efficace sans épate, ce qui étonne de la part de Jean-Marc Vallée qui nous avait ébahit avec CRAZY. Il y a bien sûr quelques effets de style mais le film suit son héroïne de bout en bout et nous conduit là où ile le souhaite : une forme d’empathie, de redécouverte de cette Reine, et l’émotion qui accompagne ce destin amoureux méconnu. Il s’agit aussi les débuts de la Révolution industrielle, d’un pays en mutation. Mais davantage que ces transformations de la nation, ce sont celle de la Reine qui intéresse le cinéaste, qui nous livre ici, à travers une belle tragédie amoureuse, un drame romantique à l’eau de rose, sans prétention.

Et c’est d’ailleurs dans l’équilibre entre le mari et la femme, le prince dans l’ombre de sa Reine, dans ce couple qui cherche une égalité des sexes, que l’ont peut voir le meilleur de ce scénario.
 
vincy

 
 
 
 

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