Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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G.I. Joe: Le réveil du Cobra (G.I. Joe : The Rise of Cobra)


USA / 2009

05.08.2009
 



LA GUERRE DES JOUETS





«- Les armures devant vous sont des accélérateurs Delta 6 - Que font-ils accélérer ?
- Vous !
»

Il aura fallu cinq ans à Stephen Sommers pour revenir derrière la caméra suite à un Van Helsing prometteur ayant tout de même frôlé la catastrophe artistique et, plus grave encore, l’échec public. Cette déconvenue n’a semble t-il pas modifié le travail d’un cinéaste sans doute sincère dans sa démarche, mais toujours à la limite du kitch tapageur comme de la boursouflure narrative. Il s’avère que cette particularité s’est attirée les bonnes grâces de producteurs bien en peine pour dégoter LE réalisateur assez fou qui sera capable de donner vie aux célèbres figurines G.I. Joe. Stephen Sommers l’a fait, sans retenue, à grands renforts d’effets spéciaux, de scènes d’action et de séquences de destruction massives. De ce point de vue, G.I. Joe : Le réveil du cobra en fout plein les mirettes deux heures durant sans aucun temps mort. La mission est donc remplie haut la main et le film devient le chef d’œuvre décérébré du père Sommers, c'est-à-dire plus con que Le Retour de la Momie et plus indigeste que Van Helsing. Un double exploit transformé à l’aise par un cinéaste au sommet de sa forme. Unique tout simplement !

Unique, en effet… car l’histoire est pour ainsi dire inexistante, la psychologie des personnages figurines dangereusement proche du niveau de la mer et les enjeux trop vite noyés dans l’accumulation de scènes d’action à l’héroïsme de BD pour ado boutonneux. De toute façon le réalisme est d’une telle pauvreté qu’il fait de Transformers 2 le champion du blockbuster d’auteur. Le film est sans conteste interdit au plus de 12 ans sous peine d’ennui ferme proche de l’endormissement. Pourtant le grand huit est d’école et enchaîne ses lacets endiablés dans un rythme ahurissant où les forces du bien combattent celles du mal. Le divertissement s’érige alors dans sa forme la plus banale : l’affrontement primaire. G.I. Joe devient le prétexte parfait pour « envoyer » du CGI à chaque plan, peu importe la cohérence d’une histoire de toute façon écrite sur un emballage de papier chewing-gum.

Dans ce chaos pyrotechnique migraineux, Stephen Sommers arrive néanmoins à faire preuve d’un certain savoir-faire. Qualité du cadrage, découpage cohérent, lisibilité des scènes d’action. C’est peu mais techniquement mieux maîtrisé qu’un film de Michael Bay ou de J.J. Abrams. Si Le Réveil du Cobra est vide, inepte, inutile ou encore très décevant, il est plutôt bien fabriqué. Le parti pris narratif confirme l’angle sous lequel le cinéaste a voulu nous présenter ses G.I. Joe. Le film est conçu comme un tout qui n’offre aucune ouverture, aucune plage de repos, ni de climax attendu. Il s’agit d’une succession de scènes d’action légitimant d’autres scènes d’action pour que la tension ne retombe pas. Les gentils répondent aux méchants et les méchants aux gentils, entre présent et passé, affrontement d’individualité antagoniste et dénouement à l’enjeu planétaire.

Un jouet reste un jouet et Stephen Sommers a dû se dire qu’il était sans doute vain d’essayer de lutter contre sa fonction première : divertir !
 
geoffroy

 
 
 
 

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