Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mary et Max (Mary and Max)


Australie / 2008

30.09.2009
 



BONNE PATE







« - Je trouve le monde très perturbant car je prends tout au pied de la lettre avec logique»



Mary Daisy Dinkle et Max Jerry Horovitz n’étaient pas vraiment destinés à se rencontrer, d’ailleurs... Mary, 8 ans, 3 mois et 9 jours, vit dans une banlieue de Melbourne et adore le lait concentré sucré. Max, est un juif new-yorkais de 44 ans atteint du syndrome d’Asperger et accroc au chocolat. Mais leurs destins vont tout de même se croiser par lettres interposées.
Tout commence par l’irrésistible besoin de Mary de savoir comment naissent les bébés en Amérique. En Australie, « on les trouve dans des chopes de bière». Serait-il alors possible qu’en Amérique ils sortent tout droit des canettes de cola?

De cet échange à la naissance incongrue va germer et fleurir une belle amitié peu ordinaire que ni les kilomètres ni les années n’effraient. Mary va passer de l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte tandis que Max, lui, se trouvera confronté à la vieillesse. Ce dialogue va devenir au fil du temps, pour l’un comme pour l’autre, un véritable échappattoire et un refuge leur permettant d’échanger leurs points de vue très particuliers sur le monde étrange qui les entoure, donnant ainsi lieu à des répliques très pertinentes et souvent cyniques mêlant le côté désabusé et angoissé de Max au regard enfantin et gentiment naïf de Mary (« - est-ce que lorsque les taxis font marche arrière ils vous doivent de l’argent?»). Le film en ressort cruellement touchant. D’autant plus que les personnages en pâte à modeler sont dotés d’une grande humanité dans leurs expressions, leurs attitudes mais aussi grâce aux voix de Toni Collette et Philip Seymour Hoffman.

cynisme ordinaire

Nos deux petits héros ordinaires évoluent dans un monde monochrome (ou presque) qui se situe entre le noir et blanc pour New York (un décor à couper le souffle, tout en pâte à modeler) et le marron de l’autre côté du Pacifique, donnant au film un aspect de douce mélancolie.
Adam Elliot prend alors le parti de nous faire entrer au coeur de leur quotidien, dressant ainsi le portrait d’une galerie de personnages peu banals (une mère qui tangue toujours pour cause d’abus de sherry, un père qui remplit les oiseaux de coton, une voisine presque aveugle qui ne cesse de vouloir faire des soupes ou bien encore un ami imaginaire du nom d’Alfonso Ravioli). Il rend également les deux personnages principaux très attanchants en nous ouvrant la porte de leur intimité, nous plongeant dans un univers où les angoisses les plus fortes côtoient de près les petits bonheurs de tous les jours.
Adam Elliot réussit donc le pari de faire un film sur des vies ordinaires sans jamais être ni naïf ni fade et en abordant des sujets tels que l’amitié, l’amour mais aussi d’autres plus rares dans les films d’animation comme l’alcoolisme, l’agoraphobie, les névroses, les angoisses…Les petits travers du quotidien.
On en redemande…
 
Morgane

 
 
 
 

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