Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Oceans


France / 2010

27.01.2010
 



JE SUIS HEUREUX QUE LA MER SOIT VIVANTE





Jacques Perrin continue de s’émerveiller avec le monde animal. Mais après la fascination des insectes et l’ennui des oiseaux, nous pouvions être circonspects avec cet Océans, documentaire vendu comme un blockbuster. Casse-gueule en plus quand en France la référence reste Le monde du Silence, Palme d’or codirigée par Louis Malle et Jacques Cousteau. Autant dire que Perrin s’attaquait à un mythe.
« C’est quoi l’océan ? Comment raconter ? » La réponse n’est pas si évidente. Coincé entre cette volonté de dicter une morale écologiste dans l’air du temps et le désir de prouver à quel point ces océans sont si désirables, si passionnants, si essentiels, la production nous captive avec des images à couper le souffle et nous casse notre enchantement en insérant des séquences « terrestres » où papy Perrin « transmets » son message à son petit-fils.

Outre la facilité du procédé narratif, il ancre le documentaire dans un genre plus formaté qu’inventif. C’est regrettable tant on garde en mémoire, assez longtemps, des séquences extraordinaires comme la spectaculaire attaque à pic des oiseaux fous dans les vagues, les poissons sous l’eau vus à travers les rouleaux ou le ballet poétique entre un plongeur et un requin. Ce foisonnement de poissons, crustacés et mammifères ne sait plus où nous donner de la tête. Ca flotte, ça nage, ça « vole » même.

La recette est éprouvée mais les choix des séquences permettent d’avoir un film souvent saisissant, hors des discours. Les bébés tortue qui ont peu de temps pour survivre, l’anecdotique Némo en vrai, cette colonie de crabes qui grouillent, des serial killers du coins, des monstres extra-terrestres comme cet Elephant Man des mers… « La Nature a tout essayé, toutes les couleurs, toutes les formes ». Et tous produisent une morale naturelle : « les prédateurs sont parfois protecteurs, et le plus petit est indispensable au plus grand. »

Parmi les protecteurs / prédateurs il y a évidemment l’Homme, à la fois barbare sans pitié (une scène est assez révulsive à ce propos) et amoureux plein de curiosité. Perrin manie les sensations : atroces et cruelles, ou touchantes et émouvantes. Les gros bateaux des sponsors qui se fracassent sur la houle montrent au moins la force de ce sol mouvant et profond. Il manipule aussi en allant chercher notre sensibilité quand il évoque les espèces exterminées, éteintes à jamais.

Mais ce monde infini, accompagné de la très belle partition de Bruno Coulais, de l’insignifiant au géant, du poison de la pollution aux poissons nettoyeurs, est une expédition sans cesse renouvelée. Le discours est juste, malgré son infantilisme. Et les images auraient même mérité d’être en 3D projetées sur un écran Imax.
 
vincy

 
 
 
 

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