Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le caméléon


France / 2010

23.06.2010
 



SECRET DE FAMILLE





«- Ils ont envie d’y croire, alors ils y croient. »

C’est sans aucun doute le meilleur film de Jean-Paul Salomé. Le Caméléon est aussi celui qui se singularise le plus de ses récentes productions, des thrillers un peu dopées aux effets spéciaux. Même s’il manque de personnalité cinématographique, flirtant trop avec les productions américaines, du genre, y compris télévisuelles, le film continue d’explorer les ambivalences schizophréniques d’un personnage, comme dans Belphégor et Arsène Lupin. En mieux, donc, ce qui n’était pas difficile.

Si ça ne ressemble à aucun de ses précédents films, il manque cependant un rythme qui permettrait un emballement emphatique ou un suspens insoutenable. La faute sans doute à ses allers-retours dans le temps qui desservent la mécanique du scénario. Ces flash backs et flash forward deviennent trop factices et empêchent le piège de fonctionner, en se refermant sur les personnages.
Pourtant avec un tel protagoniste, manipulateur, imposteur, biplaire, fabulateur, menteur, autodestructeur, il y avait de quoi faire monter la pression. Mais la construction scénaristique nous permet de facilement comprendre qui dupe qui et fait perdre de l’intérêt à l’enquête policère qui se cache derrière la quête de vérité sur l’identité du jeune homme qu’on croyait disparu.

Reste que Salomé a au moins eu la chance de tourner dans une Louisiane dévastée par Katryna et loin des cartes postales habituelles. Le décor encadre très bien cette famille elle même perdue par la tragédie qui s’est abattue sur elle quelques années plus tôt : la perte d’un fils, d’un frère. La mère, Ellen Barkin, joue sublimement la déchéance et le cynisme. D’autant que la relation avec son « fils retrouvé » s’imprègne de tendresse et d’affection, au fil du temps. Marc-André Grondin est physiquement l’acteur idoine pour le rôle. Ni trop jeune, ni mature, parfois beau, parfois ingrât. Famke Janssen complète le casting avec une présence plus élégante et asse efficace.

Hélas, on aurait aimé que Salomé (et dans un autre registre Bruno Coulais et ses audaces électros) explore davantage la motivation émotionnelle, la monstruosité de la mère, la cruauté des enfants. Trop occupé à conclure Le Caméléon de manière rationnelle, Salomé découpe son dernier tiers un peu n’importe comment, entremêlant inutilement plusieurs époques, plusieurs histoires, mais en se détachant du fil conducteur. Le spectateur ne s’est pas perdu, mais simplement détaché du sujet.
 
vincy

 
 
 
 

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