Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Féroce


France / 2002

17.04.02
 



MORTEL TRANSFERT





"- On m'écoute comme un prophète parce que je connais le coeur de l'homme."

Le postulat de base revendiqué par Gilles de Maistre et Christophe Graizon, c'est «décrypter la perversité de la mécanique extrémiste, faire prendre conscience de sa dangerosité». Dans ce « film-complot », à mi-chemin entre la fiction et le documentaire, tout est ficelé de manière strictement mécanique et simplifiée : le rap sauvage de Joey Starr sur fond de bagarres ensanglantées ; des portraits charismatiques des différents membres de la Ligue Patriotique avec Hugues Henri Lègle (alias Jean-Marc Thibault), le leader du parti, vantant les mérites de son livre « Ma cuisine des terroirs » lors d'une émission de TV familiale ou Bernard Lecoq incarnant un personnage odieux et cynique qui tue quand bon lui semble.
Cette vision caricaturée des rouages manichéens de l'extrême droite finit par s'enraciner dans une intrigue de téléfilm plombée de justifications psychologiques. Et pas forcément très crédibles. Alain, le jeune héros, n'hésite pas à faire exploser l'un des siens dans une voiture piégée, à renoncer à sa culture d'origine et à se courber sous les moeurs du bourgeois réactionnaire et raciste pour s'introduire dans le parti ennemi.... Une réflexion plus fine parvient à débarrasser partiellement le film de ses clichés pompeux : peut-on tuer un homme politique sans devenir son semblable ?
Malgré ces imperfections de forme et de fond, cette chronique coup de poing devrait trouver son public. Les adolescents qui ont la haine. Ceux qui sont victimes d'actes xénophobes de toutes sortes et dont l'angoisse monte proportionnellement au nombre croissant d'électeurs des partis d'extrême droite. En ce sens, le film joue un rôle de sensibilisation d'un public fragile et peu informé des techniques de manipulation et de séduction dont les leaders de partis fascistes ont fait leur arme de prédilection. Au réalisateur, Gilles de Maistre, de confirmer : «Ma volonté est de toucher le public qui ne ferait jamais la démarche de regarder un documentaire sur l'extrême droite à la télévision». Les autres, plus perplexes, se languiront.
 
agnès

 
 
 
 

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