Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Predators


USA / 2010

14.07.2010
 



IL NE FAUT PAS LAISSER L'OMBRE POUR LA PROIE





«- Si nous sommes les prédateurs dans notre monde, ici nous sommes les proies »

Nimrod Antal était-il le cinéaste de la situation ? Au vu du résultat, il semblerait que non. Rageant. A plus d’un titre. En effet, après les pathétiques AvP (Alien versus Predator), l’espoir était de mise. Manque de bol, ce Predator new age est mou du genou, linéaire à en pleurer, sans surprise, presque morne. La note est salée, la déception itou.

A quoi bon ressusciter une des créatures fantastiques les plus stimulantes des années 80 si c’est pour nous proposer une vulgaire série B sans envergure. A pas grand-chose, évidemment. De la part du réalisateur Robert Rodriguez, scénariste-producteur pour l’occasion, ce constat n’est pas si surprenant. Pourtant, avec un tel superviseur, c'est-à-dire sympathique et généreux – à défaut d’être toujours rigoureux –, on s’attendait à « recevoir » du Predator dans le texte via une grille de lecture carrée, efficace, sans fioritures ni complaisance. Tout faux ! Cette chasse à l’homme s’avère moribonde et ressemble à un jeu de cache-cache des plus ennuyeux. Nous sommes loin de la panoplie de Predators rasta furax armés de gros calibres technologiques s’illustrant dans des scènes bien barrées question mort aux trousses. Le syndrome de la pâle copie respectueuse du film original s’affiche en lettres majuscules et plombe toute idée d’émancipation. Dès lors les scènes se succèdent sans âme, bien incapables de proposer autre chose qu’une mauvaise métaphore de ce qui fit le succès du premier opus. L’approche, trop scolaire, ne nous embarque jamais au-delà de la simple note d’intention. La frustration domine.

De la part d’un geek comme Rodriguez, c’est incompréhensible. Un peu comme cette décision étrange, pour ne pas dire légère, de confier la réalisation d’une telle suite à Nimrod Antal, cinéaste du très moyen Blindés (2010). Si nous passons outre un scénario plan-plan reprenant peu ou prou, malgré un contexte différent, le concept chasseurs-chassés du premier film, la mise en scène s’avère le maillon faible de ce Predators. Pour résumé disons que le réalisateur nous joue une partition ultra classique composée de champ/contre-champ et de plans d’ensemble. Beaucoup trop schématique, elle n’arrive pas à restituer l’hostilité suintante d’un environnement piégeur pressant notre bande de mercenaires traqués. Idem pour une topographie très peu inventive, trop peu utilisée, pas du tout immersive. Tout paraît circonscrit à quelques kilomètres carrés, alors qu’un plan plutôt bien foutu nous dévoile l’immensité d’une planète luxuriante. Là, la jungle est juste inquiétante. Chercher l’erreur !

A qui la faute ? Au réalisateur pour ne pas avoir réussi à transcender la raison même de cette suite : l’affrontement mortel de deux espèces intelligentes dont l’une (l’homme) se retrouve traqué comme une bête selon un rituel précis, choisi, orchestré. Peu importe l’identité de chacun comme les raisons qui font qu’ils se soient retrouvés dans cette situation, chaque mercenaire doit prouver sa valeur, vaincre sa peur et lutter pour sa survie. Dès lors on ne comprend pas bien le parti-pris d’un scénario s’articulant autour des atermoiements incessants d’un groupe si bavard qu’on en oublierait presque la menace alentour. Le rythme s’effrite puisqu’il tourne en rond en lieu et place du run diabolique et sanglant initialement prévu.

Predators se mue en un survival monotone aux idées incongrues mal exploitées. L’intrusion du personnage interprété par Laurence Fishburne sonne le glas d’une histoire déjà vue, mal ficelée, sans aucune dramaturgie. Soit les caractéristiques du film sans créativité ni ambition. Et ce n’est pas le final boursouflé à la sauce « hommage de circonstances » qui sauvera Predators du naufrage.

Et dire que certains nous prédisent déjà une suite à cette suite moribonde…
 
geoffroy

 
 
 
 

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