Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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City of life and death


/ 2009

21.07.2010
 



PLUS MORTE QUE VIVE





"Quand l’horreur frappe la ville, qui nous apportera l’espoir ?"

Regarder City of life and death n’a rien d’une partie de plaisir. Malgré sa virtuosité et son noir et blanc joliment contrasté, impossible d’être séduit par un objet cinématographique qui met autant de complaisance dans sa narration d’horreurs pourtant déjà assez insupportables en elles-mêmes. Les prouesses techniques des premières séquences (guérilla dans les rues dévastées de Nankin) laissent en effet rapidement place à des vagues de violence filmées sans la moindre subtilité. Non seulement Lu Chuan ne nous épargne pas grand-chose (massacres, viols, brutalités gratuites…), mais il s’attarde sur chaque scène violente avec une mise en scène appuyée et d’interminables gros plans sur les visages éprouvés des victimes. Curieux pari que de vouloir rendre esthétique ce qui est tout simplement écœurant.

Bien sûr, d’un point de vue historique, City of life and death a un réel intérêt. Même si certains faits sont parfois un peu confus pour un Occidental peu familier avec ce pan de l’Histoire, il permet de montrer les horreurs perpétrées lors de la prise de Nankin, et notamment le sort des femmes, violées et contraintes à la prostitution au service de l’armée japonaise. Par ailleurs, le point de vue se veut contrasté, puisqu’il montre un jeune soldat japonais peu à peu rongé par la culpabilité, et à travers les yeux duquel les atrocités japonaises prennent un relief particulier. On découvre également un Chinois collaborateur, vite dépassé par les exigences de ses nouveaux amis, et qui le paye de sa vie. Enfin, le film rend hommage à John Rabe, homme d’affaires allemand qui parvint à mettre en place une zone de sécurité et à sauver ainsi près de 250 000 Chinois.

Pourtant, si en Chine cette vision non totalement manichéenne a créé la polémique, en Europe on peut parfois avoir l’impression d’être face à un réel film de propagande où il s’agirait simplement de faire le panorama le plus exhaustif possible de toutes les atrocités perpétrées par les Japonais. Quitte à ce que ce soit au détriment de l’intrigue (très décousue) ou même du spectateur, très malmené. Car finalement Nankin s’avère bien plus une ville de mort que de vie et si l’on découvre une à une toutes les façons d’y mourir, jamais l’on ne nous montre comment il a été concrètement possible d’y survivre. C’est sans doute ce maillon qui manque pour donner au film la portée universelle souhaitée par le réalisateur. City of life and death aurait pu être un portrait saisissant du genre humain, mais après 2 h 15 de boucheries et de monstruosités, non seulement on se sent au bord de la nausée, mais surtout on désespère définitivement de l’Humanité.
 
MpM

 
 
 
 

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