Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le Dernier voyage de Tanya (Ovsyanki)


/ 2010

03.11.2010
 



SILENT SOUL





« Si ton cœur te fait mal, écris sur les choses autour de toi »

Construit comme un road-movie dépouillé et minimaliste, Le dernier voyage de Tanya ressemble à une parabole sur l’Humanité. Très vite, on ne sait plus si ce que l’on voit est réel ou fantasmé, mais cela n’a pas d’importance. Même si la démarche d’Aleksei Fedorchenko est plus mythologique que sociologique, ou peut-être justement à cause de cela, on se laisse envoûter par les coutumes mystérieuses et romanesques des "Mérias", et plus précisément par leur vision de la vie et de la mort.

La culture de cette tribu, ses croyances et ses rites, font en effet deviner en filigrane une manière alternative de penser la société et les rapports humains. Ces rapports, d’ailleurs, ne sont pas dénués de dureté, de brusquerie. Ainsi, même les rares paroles échangées au cours du voyage sont extrêmement codifiées : il s’agit de rendre hommage à la défunte et de réaffirmer l’amour qui la liait à son époux d’une manière qui peut sembler brutale. Les gestes répondent eux-aussi à un rituel, de la toilette funéraire à la mise à feu du bûcher.

Au cœur de ce dispositif, l’harmonie avec la nature joue un rôle prépondérant : c’est à la mer que retournent les défunts. Même les oiseaux achetés par le personnage principal ont leur rôle à jouer. Cela, on ne le comprend que dans la dernière partie, qui est de loin la plus déroutante : lorsque le rite est accompli, les deux hommes doivent libérer la tension qui s’est installée entre eux et dévient tout à coup de leur chemin. Le récit perd alors de sa consistance pour nous entraîner dans une parenthèse inattendue où le destin surgit très symboliquement. Tout le romanesque de cette intrigue épurée rejaillit alors sous la forme d’une double histoire d’amour contrariée et inconsolable.
 
MpM

 
 
 
 

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