Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Attenberg


/ 2010

21.09.2011
 



EDUCATION PEU SENTIMENTALE





"Rêver de parties génitales est un mauvais présage."

Décidément, le cinéma grec n’en finit plus de nous ravir. Après l’indispensable Canine de Yorgos Lanthimos (qui joue ici le rôle de l’ingénieur), Attenberg, œuvre atypique, envoûtante et souvent déstabilisante, confirme que le courant d’air frais venu de Grèce est un véritable tourbillon d’originalité, de finesse et d’intelligence. Un renouveau dont l’audace formelle n’a d’égale que son audace thématique et son ton éminemment à part.

D’emblée, on est happé par la mise en scène très marquée d’Athina Rachel Tsangari. On se croirait à la fois dans un documentaire à l’image volontairement peu contrastée, et dans une œuvre expérimentale aux cadrages recherchés, alternant les gros plans fixes et les plans d’ensemble ultra maîtrisés. Le contexte, flou, et la cité ouvrière où évoluent les personnages, donnent l’impression d’un univers déshumanisé, presque autoritaire, où évoluent des individus privés d’émotion.

L’atmosphère étrange du début du film est presque dérangeante, et demande de la part du spectateur un véritable effort d’adaptation. C’est à la fois perturbant et passionnant de découvrir ce microcosme atypique où tout, conversations, dialogues et situations, semble abrupt et décalé. Ainsi les "chorégraphies" imaginées par l’héroïne et son amie, son "apprentissage" sensuel et sexuel, ou encore la magnifique relation, tout en pudeur et complicité, qui l’unit à son père malade.

Après avoir été surpris, on se sent ému à la fois par le personnage de Marina, qui évolue d’un pas mal assuré dans un monde pour elle aussi étranger que s’il était extra-terrestre, et par tout ce que le récit dit de l’être humain en général. Car sous ses faux airs bizarres, voire trash, Attenberg décortique avec humour et légèreté les fragilité, angoisse, douceur, entraide, et même ridicule désarmant, qui sont le propre de ce drôle d’animal qu’on appelle l’Homme.
 
MpM

 
 
 
 

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