Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Un été brûlant


France / 2011

28.09.2011
 



LES AMANTS DE L’ENNUI





« Quel con ce Sarko ! »

On en regretterait presque Eric Rohmer. Et d’être critique de cinéma aussi. Ne souhaitant pas tirer sur une ambulance qui a tout d’un corbillard, comment évoquer objectivement l’ennui complet et l’affliction intégrale qui nous ont submergé en voyant Un été brûlant, qui n’a de passionnel que son titre ?

Des bribes de dialogues, sans reliefs, sans intérêts, une philosophie qui se résume à quelques banalités, des personnages oisifs qui n’ont d’autres tourments que leurs sentiments. Et nous en revenons à Rohmer qui savait utiliser avec délicatesse la grâce de nos vies quelconques, l’envol des désirs, la dérision de nos vies. Philippe Garrel alourdit tout avec une vision binaire de l’époque, assez déconnectée de la réalité, comme s’il était enfermé dans son microcosme. Les hommes y sont vulnérables et instables, dragueurs et coupables. Les femmes sont libres et insaisissables, charmeuses et déterminées. L’homme est castré. La femme les domine.

Amour absolu versus infidélité inévitable, grandiose vie d’artiste contre petite vie bourgeoise, c’est Hélène et les garçons (les mecs ont d’ailleurs les mêmes coiffures que les ados de la sitcom des années 80) qui s’essaie à jouer du Bergman. Garrel n’a pas du voir le temps qui passait.

Certes, sa mise en scène est soignée, même si elle n’utilise pas tout le potentiel des décors. Mais le scénario, indigent, ne sait pas comment se structurer vers sa finalité tragique. Il abandonne puis reprend ses personnages, sans empathie ni sympathie. Il laisse ainsi tomber son héroïne un bon quart d’heure avant la fin du film. Héroïne mythifiée (y compris lorsqu’elle joue à jouer) tant elle n’est jamais au centre du film. Pas de fil ni même de chair, Garrel livre une œuvre très simpliste. L’art, l’amour, la révolution. On devine une envie de tâter de la politique, d’aborder des sujets plus profonds, mais le réalisateur s’égare avec une histoire de quatuor, d’amour trop fort, d’amitié à la vie à la mort. On frôle la caricature. Cela ne s’arrange pas avec le couple peu crédible que forment Louis Garrel et Monica Bellucci.

Il manque de la perversité, une envie de nous accrocher. Ces personnages écorchés ne nous touchent jamais. Voilà un fantasme de cinéma hanté par des fantômes : l’artiste, l’amour, le révolutionnaire ont tous perdus. Et quand Maurice Garrel surgissant du passé, figure emblématique d’une époque révolue, c’est là encore l’idée d’un cinéma spectral (à l’instar de La frontière de l’aube, son précédent ratage) qui l’emporte.

A force d’être morbide, Philippe Garrel nous aura définitivement refroidit.
 
vincy

 
 
 
 

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