Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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2 Days in New York


France / 2012

28.03.2012
 



ON NE CHOISIT PAS SA FAMILLE





«- On n’a pas fait l’amour en un an. Pas même une pipe. Je croyais que c’était ma spécialité. »

Avouons-le immédiatement : 2 Days in New York est la comédie la plus réussie de Julie Delpy. Bien plus drôle que l’épisode précédent, 2 Days in Paris, plus maîtrisé que son film précédent, Le Skylab, la réalisatrice-sénariste-actrice a été inspirée.
On pourra y voir un flirte aux comédies loufoques et narcissiques de Woody Allen. Ce serait une facilité, même si on y voit bien toutes les références. Delpy insuffle un ton qui lui est propre. Un mix entre la comédie américaine, puisqu’elle vit sur ce continent, et sa culture française. Cette confrontation entre les deux mondes créé une série de gags et de répliques qui rendent l’ensemble léger.

La première bonne idée est évidemment celle du couple mixte de fin de trentaine, bobos : un afro-américain et une blonde française. Chris Rock est parfait dans ce rôle de bourgeois, légèrement obsédé sexuel, démocrate mais un brin conservateur. Le couple fait des étincelles car ils sont en harmonie.
Mais, et c’est la deuxième bonne idée, l’équilibre est fragilisé par l’invasion de barbares, la belle-famille française. Presque une caricature. Un joyeux bordel avec ses barjots se créé : un père graveleux à l’âme paysanne (Albert Delpy incroyable), une sœur névrosée, légèrement nymphomane, son copain « loser » jusqu’au bout du joint.
La chronique familiale s’offre des variations parfois étonnantes, comme le passé du père.

Cocktail explosif filmé avec vivacité, souvent en huis-clos (appartement, ascenseur, restaurant, galerie d’art…). Les séquences s’enchaînent sans répit, dévoilant en creux les défauts des deux civilisations : la bouffe d’un côté, le politiquement correct et l’hygiène de l’autre ; les préjugés, nombreux, sont passés au broyeur caustique de la caméra de Delpy. Mais cette contraction temporelle (deux jours) et géographique (Manhattan) n’est qu’un enrobage pour s’interroger sur la vulnérabilité d’un couple, la durée d’un amour (alors que l’espérance de vie augmente). La famille à cran net leurs discussions absurdes (la barrière de la langue n’aide pas), l’hystérie dans l’air ne font que révéler les angoisses de chacun face à son propre avenir.

Existentiel ? N’exagérons pas. Sans reprendre la phrase du critique d’art jugean les photos du personnage de Delpy – « J’aime le sujet plus que l’exécution » - cela reste avant tout un film cinglé, à l’image de son auteure, prête à vendre son âme au premier venu – en l’occurrence le plus déglingué des acteurs américains, Vincent Gallo.
Tout est cohérent dans le déjanté. Sous ses apparences normales, 2 Days in New York dégage une douce folie qui interpelle sur nos obsessions contemporaines et sur nos peurs : celle de s’engager, comme celle de s’assumer. Les subterfuges et les mensonges sont bons pour ceux qu’on n’aiment pas. Mais Delpy accorde à ses personnages le droit de s’aimer, et donc d’être sincères. Sans prétention et avec une certaine grâce.
 
vincy

 
 
 
 

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