Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Blanche Neige (Mirror Mirror)


USA / 2012

11.04.2012
 



BAD GIRL





« - Vous êtes fauchée ma Reine.
- Levez de nouveaux impôts.
»

Miroir, Miroir, quel film autour de Blanche Neige sera le plus beau (ou le plus riche au B.O.) ? On ne le saura que dans quelques mois : de la version noire et « fantasy » de Rupert Sanders ou de la très chatoyante de Tarsem Singh, qui emportera les suffrages ?

C’est cette dernière qui nous préoccupe ici. Façon Il était une fois (Enchanted), le réalisateur indien qui aime revisiter les mythes (Les immortels) avec une bonne dose de kitsch, réussit à créer un univers assez différent de celui de Disney, à jamais la référence. Un conte de fée aux répliques humoristiques dignes de bonnes sitcoms, avec une Reine fantasque, cruelle, lunatique, obsédée sexuelle, et qui ne demande jamais qui est la plus belle (la question ne se pose pas, voyons). Julia Roberts introduit l’histoire : elle s’approprie la légende de Blanche Neige. Angle intéressant. Perfide, coquine et arrogante, la Reine est la star. « Cette Reine respire la folie ». Elle est bien cinglée en effet. Délicieuse composition de Julia Roberts qui semble s’amuser comme une folle. Il n’y a que lorsqu’elle fait face à son miroir, son double, sa conscience autant que son psychanalyste, qu’elle encaisse les vérités déplaisantes. Sans parler de la séance de chirurgie esthétique, un régal inventif composé d’insectes, de fientes d’oiseau et autres petits agréments du genre. Véritable parabole du statut de l’actrice vieillissante à Hollywood, ce rôle allait de soi pour la Julia, qui semble se moquer d’elle-même.

Bien sûr, il y a la princesse, Blanche Neige. Peut-être moins jolie, un comble. Et assez niaise, évidemment. Il y a aussi le Prince, très sexy (Armie Hammer, l’amant de J. Edgar chez Eastwood au passage) et même un peu poilu. « Habillez-le que je puisse me concentrer » souffle cette Reine qui rappelle celle d’Alice au pays des Merveilles. Et suffisamment candide pour être vaniteux ou soumis, ce qui sied bien à ce film résolument féministe. Girl Power. « Le Prince sauve toujours la Princesse. Il est temps que ça change maintenant ! » On revisite les classiques comme l’ont déjà fait de multiples productions récentes, notamment chez DreamWorks Animation.

Et les hommes ? Ils sont au mieux des marginaux, au pire des laquets. On aura une préférence pour les marginaux, les sept nains. Voleurs, bandits, on les croirait échappés du Cirque du Soleil, avec leur mélange de costumes qui rappellent Napoléon, l’Inquisition ou le Western. Des Misérables dans un Royaume de Misère. Clairement on nous a changé nos sept nains : rebelles et combattifs, ils apportent ‘action et la noirceur à cette comédie colorée.

Entre ces fous et ces voyous, ces indésirables et ces trop désirés, Blanche Neige va devenir Princesse des voleuses, à la manière de Robin des Bois. Hélas pour nous, cela manque de punch et de panache. Le rythme ne suit pas. Les comédiens « overreact » (exagèrent) le trait avec plaisir, l’image accentue les contrastes, mais le récit est souvent plat. Tout est plaisant, sans être exceptionnel.

Et lorsque le générique de fin délire sur un morceau bollywoodien, on se dit qu’il manque au film le grain de folie qui rend Julia si « Bad » dans son trip. Et qui aurait été si « good » pour le spectateur. C’était peut-être l’histoire de la Belle mère dans l’intention, mais le ton est plus proche de la vision de Blanche Neige : une jeune femme vierge, naïve et emprisonnée dans ses schémas.
 
vincy

 
 
 
 

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