Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Promised Land


USA / 2012

17.04.2013
 



LES CHAMPS DES POSSIBLES





« Je ne suis pas le méchant.»

Durant tout le film, on s’interroge : mais où est Gus Van Sant ? Le cinéaste semble avoir disparu derrière cette histoire écolo-citoyenne tant la mise en scène n’offre aucun point de vue personnel, ne propose aucune singularité dans le style. Un banal film hollywoodien, qui se repose sur un scénario correct, mais très prévisible.

En ce sens, Promised Land est plus proche de Préjudice (A Civil Action) de Steve Zaillian que d’Erin Brockovicth de Steven Soderbergh. Bien sûr on se réjouira de retrouver Frances McDormand, et toute sa verve et son franc-parler, qui met du relief dans cette galerie de portraits d’américains lambda (même Matt Damon paraît insipide dans ce personnage de lobbyiste mal dégrossi). Mais cette dialectique autour de l’American Dream et des enjeux environnementaux, où s’opposent une multinationale productiviste et un collectif de ruraux attachés à leurs terres, se résume à un combat (certes louable) binaire ; le gaz de schiste rend donc millionnaire (rêve absolu) en polluant l’eau (cauchemar total).

Et comme il est de plus en plus difficile d’embobiner les citoyens, et que la conscience du risque écologique est de plus en plus évidente, les débats tournent vite dans le bon sens, dénaturant tout suspens ou évacuant toute forme de doute. Tout est si naïf, jusqu’aux éventuels rebondissements, que le film s’enlise dans un politiquement correct assez plat. A cela, ajoutons une romance fleur bleue dont on devine rapidement l’issue. Et Promised Land devient un honnête téléfilm de « prestige » pour première partie de soirée.

Cependant, Gus Van Sant et Matt Damon sont malins. Entre humour et caractère, le scénario dépeint une Amérique profonde attachante. Parfois, la caméra redevient cinématographique, notamment face aux paysages de ce Midwest pas si banal. Mais la duperie a son revers, comme dans cette histoire, et on reste un peu dubitatif sur la motivation du cinéaste à filmer un sujet aussi politique de manière aussi fade et des personnages a priori complexes de façon aussi simpliste. Dans la lignée de ses Good Will Hunting et A la rencontre de Forrester, le réalisateur ne cherche pas à s’affirmer. On ne pourra y voir qu’une commande, acceptée au dernier moment.
 
vincy

 
 
 
 

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