Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Broken City


USA / 2013

26.06.2013
 



LES ÂMES BRISÉES





Un scénario habile, sans être profondément original, des acteurs charismatiques, sans épater forcément leurs fans, et au final un film noir intéressant, à défaut d’être palpitant. Broken City aurait pu être un grand film dans le genre si Allen Hugues l’avait réalisé avec moins de fumisterie.

Honnête film où se croise corruption, complot, manipulation, flics et politiciens, Broken City se laisse regarder avec sympathie. Mais la mise en scène, trop superficielle, ne donne aucune profondeur ni même de relief à cette toile d’araignée qui piège chacun des protagonistes. L’ambivalence de tous les responsables de ce « jeu » macabre où se frottent des égos surdimensionnés n’est pas assez bien traduite par la caméra de Hugues. Sans la mécanique bien foutue du scénario et le jeu minimaliste des comédiens, le film aurait pu être complètement raté.

Ce manque de saveur et cette absence de singularité nuisent à l’ensemble, sans trop le dégrader. La guerre électorale est un champ de bataille suffisamment propice pour créer des rapports tragiques entre les personnages. On regrette juste que les éléments de l’enquête supplantent la noirceur de chacun des individus. On devine ce qu’aurait pu être le film si le cinéaste avait pris le temps de travailler sa lumière, de fabriquer les décors comme s’il s’agissait de métaphores, de diriger ses acteurs comme s’ils étaient tous coupables et innocents à la fois.

Ce thriller politique apparaît finalement assez propre sur lui alors que ce qu’il décrit n’est que salissures. Cela évite de s’appesantir sur quelques maladresses et facilités. Reste l’efficacité réelle du sujet, où chacun tente de sauver sa peau au milieu d’un gang de requins.
Nostalgique d’un cinéma classique (sans trop d’effets), Broken City s’achève avant tout en œuvre morale. Aucune tâche sur le veston. Pas un gramme de cynisme pour nous renvoyer à la réalité, au milieu des décombres d’une ville autrefois dévastée. Car ce n’est pas la ville qui est cassée mais bien ses « héros » - diverses autorités – qui sont brisés. Quant aux habitants, ils sont furtivement en colère ou provisoirement anesthésiés. Prêts à croire n’importe quel tyran au nom de la sécurité et de leur pouvoir d’achat. Mais là encore Hugues n’insiste pas : seuls la justice et l’éthique l’intéressent. Ce qui laisse un sentiment de frustration, une fois le plaisir évaporé.
 
vincy

 
 
 
 

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