Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Rampart


USA / 2013

03.07.2013
 



CHUTE LIBRE





Rampart n’est pas un film à charge. Encore moins un pamphlet politique contre une institution – la police – et ceux qui sont censés la représenter. Dans la forme il s’agit d’un portrait aussi fort qu’implacable d’un flic dans son inexorable descente aux enfers. Ainsi, le flic ne se dissocie plus de l’homme, l’indistinct prenant le pas sur toute idée socio-politique qui se serait risquée à expliquer les actes d’un être continuellement à la lisière de la moralité.

Dave Brown patrouille dans les rues de Los Angeles depuis vingt ans. Et depuis vingt ans il emploie des méthodes plus que limites, franchissant régulièrement la ligne jaune. Jusqu’au point de non-retour.

Scénarisé par l’immense James Ellroy (L.A. Confidential, Le Dahlia noir), Rampart, d’Oven Moverman, ne s’attache donc pas à décrypter avec minutie documentaire les événements qui ont conduit la LAPD (police de Los Angeles) à une série de scandales au début des années 2000. En somme Rampart n’est pas un polar. Mais un film noir, oui. Pour son humanisation exacerbée, son absence de moral, de conclusion formatée, de rédemption absurde. Certains pourront regretter ce parti-pris scénaristique (on ne voit, pour ainsi dire, qu’un seul flic durant tout le film en la personne de Dave Brown). Reste qu’il est assumé et plutôt bien mis en image, malgré quelques tentations esthétisantes floutant l’aspect réaliste d’un long-métrage saisissant.

L’environnement est utilisé en toile de fond, légitime en partie le comportement de Dave Brown, ne l’excuse jamais, lui le flic violent, machiste, corrompu, incapable d’assumer complètement ce qu’il est. Pour sa deuxième réalisation (après l’inédit The Messenger) Oren Moverman nous offre un drame humain fonctionnant en vase clos, l’hermétisme de Brown aux autres comme aux siens (femmes, filles) dans sa déchéance programmée et qui est, faut-il le souligner, acceptée, ne peut jamais être détaché d’un environnement anxiogène, complexe, aussi castrateur (il est le fils de) qu’ingrat (métier de flic).

Woody Harrelson porte sur ses épaules comme jamais depuis son interprétation de Larry Flint dans le film éponyme de Milos Forman (1996) un Dave Brown tout en frustration rentrée. Il en impose, est remarquable de bout en bout, n’en fait jamais de trop et transporte dans son sillage un casting de seconds rôles haut en couleur (Sigourney Weaver, Steve Buscemi, Robin Wright, Ned Beatty, Ben Foster ou encore Anne Heche). Bref, il est parfait en vrai sadique se transformant en clown triste à mesure que les aléas de la vie le rattrapent.
 
geoffroy

 
 
 
 

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