Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Parkland


USA / 2013

02.10.2013
 



NOVEMBER PAIN





C’était il y a 50 ans, le 22 novembre 1963, le président John Fitzgerald Kennedy était assassiné à Dallas. Il y a la thèse officielle et les différentes thèses de complot, et on ne saura jamais ce qui s’est réellement passé. On sait quand et où, mais pas de preuves pour savoir qui, comment, pourquoi… Des questions et des éléments de réponses sont déjà dans le film JFK de Oliver Stone et dans la série Les Kennedy (avec Greg Kinnear, Katie Holmes, Tom Wilkinson ..). Cette date anniversaire était probablement idéale pour un autre film sur cet évènement, et un nouveau film, ce Parkland, évite les spéculations pour s’intéresser simplement aux 4 journées qui ont suivies cet évènement.

De l’assassinat de J.F. Kennedy, il restera toujours une image qui témoigne : une vidéo amateur montre le cortège qui passe au moment où le président est touché d’une balle. Celle-ci a inspiré des recherches sur les différentes personnes qui ont pu témoigner d’un aspect de ce drame : l’homme qui a filmé ces images, le personnel de l’hôpital où a été transporté Kennedy, les agents du gouvernement qui ont été en contact avec le tueur présumé Lee Harvey Osvald et sa famille… avant que celui-ci ne soit assassiné lui-aussi. Ces recherches ont été publiées par Vincent Bugliosi dans son livre Four Days in November, et c’est ce livre qui a été adapté pour ce film Parkland réalisé par Peter Landesman.

Le film prétend raconter cette histoire de l’assassinat de JFK à travers les récits croisés de différents personnages reliés par ce 22 novembre : Abraham Zapruder est celui qui a filmé les images qui sont réclamées par les services secrets, la famille Oswald (le frère Robert, la mère) se retrouvent sous pression après l’arrestation de Lee Harvey Osvald comme assassin, le chef de la sécurité du président Forrest Sorrels et ses agents, les officiers locaux de la police de Dallas, ainsi que le personnel de l’hôpital de Dallas. C’est avec tout ces protagonistes que le film se déroule, porté par une illusion de suspense sur les répercussions de l’évènement pendant les quatre jours qui ont suivis. Ce suspense est plutôt relatif puisque l’on connaît déjà le début (l’assassinat de JFK) et la fin (le meurtre de Lee Harvey Oswald) de ces quatre journées de novembre. Toutefois le film parvient tout de même à son but en montrant comment plusieurs personnes ont vu leurs vies affectées par cet évènement. Cinquantenaire de la mort de Kennedy oblige, le film ressemble avant tout à un requiem - hommage à la mort de ce président qui est ici presque présentée comme la plus grande tragédie américaine du vingtième siècle.

La précision historique est laissée de côté pour amplifier le choc et la douleur de la perte : un médecin qui s’acharne trop longtemps à faire un massage cardiaque au corps du président mort depuis longtemps, des hommes de la sécurité en larmes quand il visionnent les images filmées… Un aspect intéressant, plus singulier, arrive avec l’agent du FBI James Hosty qui était en contact avec Lee Harvey Oswald, surveillé depuis son voyage en Russie. Ce même FBI voudra faire oublier cet échec de n’avoir pas su anticiper cet assassinat alors qu’ils avaient le suspect sous la main (tandis que la mère d’Oswald prétendra que son fils était un agent secret américain).
Parkland semble accréditer la thèse controversée (et remise en cause ensuite) qu'Oswald est l’assassin de Kennedy, mettant en parallèle les funérailles du président et l’enterrement discret de Oswald.

Ce film choral fait suivre séparément plusieurs personnages qui ne se connaissent pas pour la plupart, chacun avec un trauma individuel comme pour laisser l’impression du trauma d’une Nation. La narration passe de l’un à l’autre sans fil conducteur, sinon le déroulé de ces quatre journées. Il est curieux que Parkland, avec l’assassinat de JFK montré et disséqué avec détails, soit un film qui soit ainsi ‘imposé’ au spectateur de manière à lui-aussi le faire pleurer comme un américain effondré par la disparition de ce président. Manipulateur?
On se souvient que le film Bobby sur l’assassinat du frère Robert Kennedy en campagne pour être élu président était autrement plus ouvert à la réflexion, le principe était presque le même. Mais Bobby parvenait justement à insuffler ce que représentait Bob Kennedy au regard de l’époque (le racisme, le Vietnam…), tandis que le film Parkland ignore malheureusement complètement ce que pouvait bien représenter ce JF Kennedy pour les américains…

Parkland avec sa description morcelée d’une reconstitution historique est plutôt un hommage hagiographique : «un jour qui a non seulement changé l'histoire d'une nation et du monde mais aussi la vie et le destin de beaucoup d'hommes qui étaient plus ou moins indirectement impliqués dans l'assassinat de l’homme le plus puissant du le monde», célébration du cinquantenaire oblige.
 
Kristofy

 
 
 
 

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