Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Get on Up


USA / 2014

24.09.2014
 



MISTER PÉTARD





En 1956 une nouvelle chanson soul devient un succès ‘Please, please, please…’ : le groupe the Famous Flame commence à se faire un nom, mais durant les années suivantes le seul nom qui restera célèbre est celui de son chanteur James Brown. Durant les années 60 et 70, il deviendra Mister Dynamite, notamment avec le tube ‘Get on up’. Brown sera considéré plus tard comme un parrain de la soul music. Après Tina Turner et Ray Charles, c'est au tour de James Brown d'être le sujet d'un biopic. En attendant de faire revivre d'autres légendes pour revendre leurs disques.

On connaît de lui forcément plusieurs mélodies, beaucoup de ses chansons sont devenues des classiques du funk. ‘Get on up, stay on the scene…like a sex machine…’. James Brown restera avant tout comme un showman incroyable avec sa voix puissante et ses pas de danse énergiques. C'était une bête de scène. Get on up propose de nous raconter sa vie, évidement romancée façon Hollywood, en nous immergeant dans une autre époque (celle où on profitait des concerts plutôt que des les filmer ou photographier pour les réseaux sociaux). Le film traverse même plusieurs époques puisque l’histoire nous ballade entre son enfance, ses difficiles années d’apprentissage, les premières scènes, le succès de plus en plus important avec les disques, la politique, sa famille, son caractère excessif… Cela le rend un peu fourre-tout et long mais il offre de jolis moments. Malgré tout cet effet zapping il y a des tranches de vie qui sont à peine abordées, et d'autres traitées comme des passages obligés.

Le scénario n’est pas linéaire et fait plusieurs allers-retours entre son enfance, sa jeunesse et le moment présent, reprenant la narration déstructurée de Ray. Ainsi, le film démarre en 1988, puis bascule en 1939, arrive en 1964, revient en 1949, puis avance en 1955… On découvre un destin "bigger than life": gamin, James Brown est presque abandonné par ses parents et il est recueilli dans une maison de passe, il fera un séjour en prison et sera accueilli dans une famille où on chante le gospel avec le jeune Bobby Byrd qui deviendra son ami et ensuite son plus proche collaborateur.

Get on up débute plutôt mal, une scène bizarre où Brown est énervé avec un fusil, puis une autre séquence étrange où il est arrogant dans un avion à l’époque de la guerre du Vietnam, on craint le pire avec une performance proche d’un Eddy Murphy. Pire, on essaie de nous vendre un film qui veut absolument montrer qu'il ne sera pas lisse et consensuel, hagiographique et flatteur. Tromperie sur la marchandise, évidemment.
Heureusement, le film opère un flashback et on peut alors se rassurer par la performance de l’acteur qui incarne James Brown, Chadwick Boseman. Très convaincant, autant avec la voix (en version originale, celle du doublage français semble très mal choisie) que dans les scènes de danse, c’est un rôle où il est tellement impressionnant qu’on ne serait pas étonnés de le retrouver avec une nomination pour un Oscar.
C’est le genre d’honneur qu’espère d’ailleurs recevoir le réalisateur Tate Taylor (La couleur des sentiments) pour un film pourtant très formaté. Car on aura quand-même un sentiment d’inachevé. Il manque quelque chose pour en faire un grand film de cinéma. Get on up aussi abouti soit-il ressemble à un de ses biopics au déroulé finalement très classique, réalisés d’abord pour rassembler un public à la télévision comme Ma vie avec Liberace de Steven Soderberg, ou Elvis de John Carpenter, là où on aurait aimé une plus grande surprise à l’image de Bird de Clint Eastwood.

Entouré de l’acteur Chadwick Boseman et des producteurs Brian Grazer et Mick Jagger lors de la présentation du film au Festival de Deauville, le réalisateur avait déclaré « je voulais m’intéresser en particulier sur ce garçon à l’enfance difficile devenu un homme célèbre, et aussi, en même temps, sur la part des restes du caractère de son enfance chez cet adulte. Pour les différentes façons d’attester de la véracité des faits dans un film, mon idée était d'insérer des plans en aparté où James Brown s’adresse directement au spectateur. »
On devine que l’ambition de ce biopic est de devenir un film populaire à succès. On ne peut s’empêcher d’être relativement déçu. Le personnage est le plus souvent antipathique lors des moments de sa vie qui ne concerne pas la musique. Il faut que l'artiste soit sur scène pour que la magie du showman et son énergie se transmette au spectateur. Au passage, on aura entendu quelques extraits de ses plus grands tubes comme ‘Papa's Got a Brand New Bag’ ou ‘It's a Man's Man's Man's World’. En pleine période d’agitation pour les droits civiques il était aussi devenu une figure presque porte-parole de la cause, sa chanson devenue un hymne revendicatif ‘Say It Loud - I'm Black and I'm Proud’. Mais là encore cette facette intéressante n’occupe dans le film que quelques minutes dans un studio d’enregistrement. Heureusement la préparation du concert pour ensuite sortir le fameux disque ‘Live at the Apollo’ est plus longuement exposée.

James Brown est vu comme un artiste qui voulait secouer le monde avec sa musique. Le film ne bouscule personne mais profitions de l’occasion de (re)écouter ses disques.
 
Kristofy

 
 
 
 

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