Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Serena


USA / 2014

12.11.2014
 



LA FIÈVRE DANS LE SANG





Derrière ce projet cinématographique en apparence banal, se cache un plan marketing en or: le couple Bradley Cooper/Jennifer Lawrence. Le duo d'Hapiness Therapy et d'American Bluff se retrouvent dans Serena, drame amoureux qui se déroule dans les années 20. Derrière ce prénom, il y a surtout l'histoire d'amour explosive d'un couple que tout oppose.

Le film démarre aussi vite que leur histoire d'amour. Ils se rencontrent, coup de foudre, mariage, nuit de noce torride, etc... La suite ne sera guère plus lente: Bradley Cooper au travail, le couple fait l'amour, Bradley au travail, le couple fait l'amour, Bradley au travail, le couple fait l'amour... En un regard, ils se sont aimés, à en perdre la vie. Amants maudits, portés par deux acteurs toujours surprenants, le film a des airs de sagas d'un autre temps. Il faut tout le talent de Jennifer Lawrence - qui rêvait de camper un rôle aussi violent que celui tenu par Charlize Theron dans Monster - pour nous faire traverser certaines longueurs. Avec ce rôle de femme dominatrice, dans un monde encore tenu par les hommes, elle parvient à transformer ce film du dimanche en leçon de comédienne: éclats de rire, orgasmes, yeux emplies de larmes, tremblements, dérive, elle passera par tous les stades, reléguant Bradley Cooper à l'ombre de son rôle.

Mais Serena, le film, souffre d'un début pesant et une première moitié peu captivante, voire lancinante. Dans cette Amérique profonde où l'exploitation du bois règne en maître, Susanne Bier ne réussit pas à trahir le roman autrement qu'en l'illustrant fidèlement. Bien sur, elle retrouve tous ses thèmes: la passion, la jalousie, et même la folie. Dans cet environnement peu aimable, elle ne peut que filmer son actrice, enfiévrée. Mais la réalisatrice est coupable de ne pas savoir transmettre les sentiments de son actrice pour nous les faire partager. Ils ont le feu, et elle y jette de la glace.

Le dénouement final sauvera, par quelques artifices purement hollywoodiens, cette sensation de frustration. On aurait aimer vivre leurs pulsions, leurs transgressions. Mais une fois de plus c'est parce que Jennifer Lawrence joue son va tout, révélant sa capacité de tragédienne, que Serena est un peu plus qu'un mélo basique. Mais il reste loin des récits de Tennessee Williams, qui aurait fait de cette histoire de couple condamnés à sa propre perte un message universel.
 
cynthia

 
 
 
 

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