Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Rendez-vous à Atlit


France / 2014

21.01.2015
 



LES SOUVENIRS





"Fini les prises de tête, fini les fusilliades."

Atlit, une maison, Israël. Trois filles prêtes à l’évacuer, la vendre, faire disparaître tous leurs souvenirs familiaux. Après tout, les parents sont morts. Atlit, le film, est un drame familial touchant, certes inégal, et même parfois bancal, mais émouvant.

Cela tient lieu à deux figures : celle des parents, qui hantent la maison. Fantômes du passé qui tentent de résister à la volonté de leurs filles, remeublant la maison quand elle se vide, dialoguant avec leurs progénitures, quand elles essayent d’assumer leur deuil. Pippi Delbono et Arsinée Kahnjian forment un couple épatant et auraient mérité d’être au cœur du film. Et il y a celle d’Yitzhak Rabin, symbole d’une Israël en quête de paix, d’un avenir radieux, d’un long combat pour cesser des décennies de guerres. Lorsque celui-ci est tué par un fanatique, c’est un second deuil qu’il faut appréhender.

Derrière ces douleurs, il y a la vie. Celle des trois filles. Le trio est superbe, séduisant même (Yaël Abecassis et Judith Chemla héritant de personnages beaucoup plus riches que Géraldine Nakache) et apporte de la vie à cette comédie funèbre. Bien sûr, on aurait aimé que le film fasse la part belle au côté fantastique, plus singulier, plutôt que de se perdre parfois dans les petites histoires de familles. Cela n’empêche pas quelques instants émouvants, et un regard agréablement léger sur la gravité des choses. C’est un sujet convenu, mais traité avec une singularité réjouissante, une tonalité douce-amère, où les fractures et les blessures béantes sont toujours apaisées par une lumière particulière.

A multiplier les parallèles (mort des géniteurs, mort du père de la nation)et les oppositions (conte poétique vs quotidien tragique), le film se perd un peu, trop confiant dans son trio efficace, pas assez assuré quand il s’agit de délivrer les messages. Où nous mène-t-on ? Peut-être qu’il n’y a pas de réponse. Ou plutôt qu’il y a plusieurs réponses. Ou que la seule réponse est simple : l’existence est brève, les souvenirs envahissants mais nécessaires, et l’avenir terriblement incertain.
Alors il faut rire (c’est parfois réussi) mais cela ne suffit pas à chasser le spleen. Car il est impossible de casser les liens, d’où on est et de qui on naît. Mais en partant de la petite histoire et d’un réalisme déjà vu et en nous emmenant vers des rivages plus étranges et une tragédie mondiale, Shirel Amitaï livre un film généreux est plein d’espoir, tout en étant audacieuse.
 
vincy

 
 
 
 

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