Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Tout en haut du monde


France / 2015

27.01.2016
 



TOUT AU BOUT DE NOS RÊVES





"C'est pour sauver l'honneur de ma famille que je dois retrouver le Davaï."

Fruit de la collaboration entre la scénariste Claire Paoletti, accompagnée de Patricia Valeix et Fabrice de Costil, et le réalisateur Rémi Chayé, Tout en haut du monde est un film d'animation exigeant et subtil qui confirme la bonne santé actuelle de l'animation française. Après avoir fait l'ouverture du festival d'Annecy, où il a également reçu le prix du public, ce bel objet arrive sur les écrans précédé d’une solide réputation et entouré d’un parfum d’aventure et de danger. Il raconte en effet la quête mouvementée de Sasha, jeune aristocrate russe de la fin du XIXe siècle, pour retrouver contre l'avis de tous le bateau de son grand-père disparu lors d'une expédition au Pôle Nord. Volontaire, courageuse et déterminée, l'adolescente (doublée par l'actrice Christa Théret) entraîne équipage comme spectateur dans les eaux glaciales de l'océan arctique, et jusqu'aux confins de la banquise hostile.

Eblouissant

Au-delà d'un récit plus dur qu'on aurait pu l'imaginer, allant parfois jusqu'à être noir et inquiétant, on est ébloui par les choix formels du film qui a fait le pari d'un dessin épuré à l'extrême, sans contours, donnant l'impression de vastes aplats de couleurs dont les teintes évoluent au gré des émotions et des lieux traversés par l'héroïne. Un style singulier qui permet au réalisateur de jouer sur toute la gamme chromatique en fonction de la tonalité des séquences et de donner à chacune une véritable identité visuelle. L’apogée du récit (et de l’image) est bien sûr l’arrivée de l’héroïne dans la zone arctique où les camaïeux de blancs et de gris rendent à la fois le mystère, la majesté et le danger du froid et de la glace. Ici, la lumière semble tantôt exploser d’un bout à l’autre de l’écran, tantôt s'estomper jusqu'à laisser des teintes exsangues évoquant la brume glacée du pôle nord.

Un vrai souffle

Accompagné des mélodies subtiles et toujours envoûtantes de Jonathan Morali (Syd Matters), le film déroule un récit qui prend son temps sans montrer de signes de faiblesse. Le personnage principal n’est jamais le faire-valoir de l’intrigue, mais plutôt la source d’un discret portrait de l’époque (la fin du XIXe siècle dans l’aristocratie russe) qui donne à voir une jeune fille libre que la société souhaiterait corseter ainsi qu’un monde où il ne fait pas bon sortir de son rôle social. Le contexte historique apporte ainsi un vrai souffle au périple de son héroïne qui n’en est que plus épique et aventureux. Seul regret, peut-être, le fait que Tout en haut du monde risque d’être étiqueté "film pour enfants", du fait qu’il s’agit d’un long métrage d’animation, alors qu’il s’adresse évidemment à tous les publics, et surtout à un public suffisamment âgé pour en apprécier l’incroyable beauté.
 
MpM

 
 
 
 

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