Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'effet aquatique


France / 2016

29.06.2016
 



D'AMOUR ET D'EAU CHLORÉE

Le livre Bye Bye Bahia



"Je la trouve très très fuyante, comme si elle était super attirée par moi. "

C’est forcément avec une certaine émotion que l’on découvre L’effet aquatique, dernier film de la regrettée Solveig Anspach disparue en août dernier. Troisième volet d’une trilogie commencée en 2008 avec Back soon et poursuivie en 2013 avec Queen of Montreuil, ce film posthume porte l’empreinte particulière de sa réalisatrice qui y fait d’ailleurs une savoureuse apparition en juge-enquêtrice consternée par l’inconséquence de son interlocuteur, le non moins formidable Philippe Rebbot. Celui-ci incarne un directeur de piscine abrupt et dragueur entouré par un casting cinq étoiles, de l’incroyable Samir Guesmi en amoureux éconduit maladroit mais entêté à la merveilleuse Didda Jonsdottir, conseillère municipale (un jour sur deux) au bonnet (tricoté en laine islandaise) solidement vissé sur la tête.

Le scénario est lui-aussi un petit bijou de fantaisie qui mêle idées farfelues inspirées de l’actualité politique (le "together project") et codes détournés de la comédie romantique (amour à sens unique, maladresses et malentendus). On retrouve donc dans L’effet aquatique tout ce que l’on aime dans le cinéma de Solveig Anspach : délicatesse d’écriture, humour burlesque, tonalité poétique, et bien sûr des personnages cocasses et attachants formant une sorte de "tribu" foutraque avec laquelle on est toujours heureux de faire un bout de chemin. C’est aussi une déclaration d’amour poignante au plus beau pays du monde, l’Islande, dont était originaire Solveig Anspach, et dont elle montre avec tendresse les paysages d’une beauté à couper le souffle ainsi que quelques emblèmes nationaux comme les macareux et les fameuses sources d’eau chaude naturelles qui se substituent aux bassins chlorés de la piscine municipale de Montreuil en faisant monter la température et l’émotion.

C’est peut-être parce que l’on se sent si bien dans cette contrée réputée pour être celle des elfes et autres créatures magiques que l’on est déçu lorsque le film s’arrête, un peu brutalement, en laissant en suspens plusieurs éléments du récit. On a alors le sentiment que le potentiel burlesque du scénario n’est pas totalement exploité, comme laissé de côté au profit de la résolution (trop) rapide de l’intrigue sentimentale. Mais si l’on est frustré par cette conclusion hâtive, c’est probablement plus parce qu’elle marque la fin de notre belle histoire avec Solveig Anspach que pour une réelle baisse de régime du film qui s’impose d’ores et déjà comme l’une des comédies françaises les plus drôles et enlevées de l’année 2016.
 
MpM

 
 
 
 

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