Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Jack Reacher: Never Go Back (Jack Reacher 2)


USA / 2016

19.10.2016
 



(EX) MAJOR TOM





« Rien à branler de son patron.»

Il n’y aurait pas Tom Cruise, ce deuxième film autour de Jack Reacher serait un honnête polar, avec comme ennemi des pourris que n’auraient pas renié John Grisham. Reacher pourrait devenir l’autre franchise de la star, parallèlement à Mission :Impossible. Le seul point commun entre les personnages est une forme de rébellion contre son employeur, assumant ainsi sa liberté et sa manière hors-la-loi de traiter le problème.

Mais dans M:I, Cruise/Hunt est un personnage à la James Bond, dans un genre mêlant espionnage et action. Il travaille en équipe. Alors qu’ici, Cruise/Reacher est dans un registre plus noir, plus policier. Il est un solitaire (assez inexpressif). On se rapproche plus d’un Eastwood/Dirty Harry, ou d’un Bebel ou un Delon flics à la dure. Pas de gadgets. Des bastons à poings nus. Justicier défendant la veuve et l’orpheline. Il est devenu ça l’acteur de Magnolia, Collateral, Né un 4 juillet, Minority Report et autres Eyes Wide Shit. Un héros qui aime exhiber ses abdos et ses biceps. Un être sensible qui fait fantasmer mais ne baise jamais. Un homme puissant musculairement, et impuissant sexuellement. Ses personnages sont intelligents, braves et platoniques. Le über-mâle des temps modernes, sorte de dérivé protéiné et asexué de son rôle-déclic dans Top Gun.

Jack Reacher, le film aurait pu s’appeler Le professionnel, Le solitaire, Le marginal. Il n’est pas le plus beau (Patrick Heusinger, dans le rôle du tueur-traqueur est mille fois plus sexy). Il n’est pas le plus sympa (un brin sexiste quand même et on a plus d’empathie pour son alter-ego féminin Cobie Smulders). Mais il est Tom Cruise, forcément supérieur aux autres.
Pour le reste Jack Reacher Never Go Back est une histoire de chasseurs traqués (ça signifie des bagarres et un duel final), de fugitifs en ballade (ça veut dire des évasions et des poursuites) et d’arnaque sanglante (ça veut dire une enquête et un jeu de piste). Dès le deuxième épisode de cette nouvelle franchise, moins travaillé visuellement que le précédent film qui était plus noir, Reacher paraît un peu moins dur. Les scénaristes ne l’ont pas gâté avec cette ado revêche (Danika Yarosh, qui joue très mal). Elle semble un fardeau et ralentit considérablement le récit. Pire, elle oriente le film vers un genre sentimentaliste superflu et malvenu.

Si Jack Reacher n’a rien de surprenant, il profite malgré tout de quelques bonnes séquences (le prologue avec son second degré, l’évasion de la prison, habile, le final, aussi sobre que tendu). Il n’y a pas vraiment de morale (le vrai méchant est peu présent et assez vite arrêté), la musique souligne pesamment les twists, les os craquent bien niveau sonore, le script a quelques coups de mou.
Mais, comme on l’écrivait plus haut, l’ensemble est honnête, efficace et Tom Cruise permet, parce qu’il reste une star fascinante, de ne pas décrocher. Cependant il faudra être vigilant. Il ne faudrait pas qu’il s’enlise dans ce genre de films. De Stallone à Cage, le spectateur se lasse vite des héros dont la carapace semble invincible. Asocial, le personnage mérite peut-être un autre traitement que celui d’un Lucky Luke / mercenaire qui regrette le temps où Big Brother ne savait pas tout. Dans le film, il précise toujours qu’il n’est plus major, mais ex-major. Cruise va devoir faire attention de ne plus être lui aussi « ex ».
 
vincy

 
 
 
 

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