Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les figures de l'ombre (Hidden Figures)


USA / 2016

08.03.2017
 



LES CONQUÊTES





"Egalité des droits : j'ai le droit de savourer toutes les couleurs !"

Dans les années 60, dans le contexte de la guerre froide, la rivalité était forte entre les Etats-Unis et l'URSS. A la NASA, tout était mis en oeuvre pour que les Américains puissent devancer les soviétiques dans la course à l'espace. Tous les talents étaient sollicités: femmes, hommes, blancs, noirs. Pourtant, tout le monde n'était pas logé à la même enseigne. La ségrégation était de mise, et même considérée comme normale. Des toilettes étaient réservées aux noirs, et d'autres aux blancs au sein même de l’agence spatiale américaine. Trois mathématiciennes afro-américaines vont se dresser contre les discriminations dont elles font l'objet.

Après St. Vincent, Les figures de l'ombre est le deuxième long-métrage de Theodore Melfi. Le film est inspiré du livre Hidden Figures de Margot Lee Shetterley. L’écriture du scénario a été confiée à Allison Schroeder, qui connaît bien la NASA pour y avoir été stagiaire. Quant à la musique, elle a notamment été composée par Pharrell Williams, bien connu pour son tube Happy< (chanson originale du film d'animation Moi, moche et méchant 2).

Le casting est excellent, avec trois actrices très crédibles dans leurs rôles d’Afro-américaines ultra-déterminées. Tarah P. Henson, déjà vue dans L'étrange histoire de Benjamin Button, incarne la brillante mathématicienne Katherine Johnson. Octavia Spencer (Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 2012 pour La Couleur des sentiments) interprète Dorothy Vaughan, qui va devenir la première superviseuse noire de la NASA. Et Janelle Monae, connue jusqu'ici pour ses talents de chanteuse, fait des débuts prometteurs au cinéma dans le rôle de Mary Jackson. Janelle Monae a aussi un petit rôle dans Moonlight, qui vient de rafler l'Oscar du meilleur film. Le reste de la distribution est au diapason, avec notamment Kevin Costner et Kirsten Dunst. Enfin, les décors et les costumes, très soignés, contribuent à nous replonger dans les Etats-Unis des années 60.

Le film est rythmé, et on suit avec beaucoup d'intérêt le destin croisé de ces trois femmes, tant sur le plan professionnel que personnel. Elles sont solidaires les unes des autres, et l'adversité les amène à se serrer les coudes. Les figures de l'ombre est ainsi une réussite, avec un scénario bien ficelé racontant la lutte d'un groupe de femmes contre les préjugés, sur fond de conquête spatiale. Leurs calculs ont été déterminants pour la mission qui a permis à John Glenn de devenir le premier Américain à accomplir un vol orbital autour de la Terre en 1962. Si le film est un brin manichéen, il est émouvant, parfois drôle, et cette histoire est la bienvenue dans une période où les différences sont souvent source de conflits.
 
Pierre-Yves Roger

 
 
 
 

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