Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Django


France / 2017

26.04.2017
 



LA VIE IMPROVISÉE





Ce n’est pas vraiment un biopic (des éléments sont complètement fictifs) puisque Django ne s’attarde que sur un épisode de la vie du jazzman, en pleine Occupation. En revanche, et c’est d’ailleurs la partie la plus intéressante de ce premier film d’Etienne Comar, il s’agit surtout d’un film sur les Tziganes, population elle aussi traquée par les Nazis à l’instar des Juifs et des homos. Ainsi Django Reinhardt n’était pas engagé, considérant la guerre comme une affaire étrangère aux Tziganes. Mais la réalité et l’Histoire le rattrapent quand il comprend que les Nazis déportent et massacrent son peuple dans toute l’Europe. Plus amusant, son refus de se plier aux règles saugrenues des Allemands qui veulent qu’il joue devant Hitler.

Django mélange alors la petite histoire et les grands enjeux, l’intime et la création, l’exode (qui plombe le rythme du film) et les tourments. C’est ambitieux. Et forcément c’est inégal. C’est parfois passionnant, musicalement, politiquement et historiquement. Et malheureusement c’est brouillon.

Le scénario s’emmêle un peu les cordes à vouloir traiter trop de sujets, tout en essayant de rester juste (le portrait des Français de l’époque n’est pas vraiment reluisant), s’évadant dans un universalisme de bon ton plutôt que de se concentrer sur le portrait d’un magnifique survivant. Si la mise en scène n’amène aucun relief particulier, il reste le personnage, star de la guitare, génie du swing, cherchant à sauver sa famille et son art face à la barbarie, et la musique : honnêtement, le film atteint ses plus beaux moments en transposant ces partitions et impros. Et n’oublions pas Cécile de France, fabuleuse en femme libre. Enfin, Reda Kateb, stature solitaire et statue d’une culture atemporelle, impressionne et prouve qu’il est bien l’un des plus grands acteurs français contemporains.

Il est en soi un Résistant. C’est ce qui le rend touchant. Mais ça ne suffit pas à nous transporter, à faire de cet itinéraire chaotique une œuvre digne de son sujet. Django n’est pas un mélo, si le personnage n’a rien d’héroïque. On peut regretter le manque de souffle, le fait que le récit s’éparpille sans jamais savoir ce qu’il veut vraiment nous signifier, hormis le témoignage d’un homme qui a échappé de peu à l’horreur à force de ne pas s’impliquer dans le réel. Cependant, l’épilogue est plus trépident, se concluant par un Requiem poignant, qui étreindra les cœurs. Sur ce point là, spécifique, qu’est la musique de Django Reinhardt, le film est non seulement un bel hommage mais la plus belle preuve d’amour pour la culture Tzigane.
 
vincy

 
 
 
 

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