Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Circle


USA / 2017

19.07.2017
 



THE SOCIAL NETWORK






"Tu es mystérieuse... trop mystérieuse! Il faut que tu complètes ton profil...sinon comment les gens pourraient te connaître?"

The Circle tacle le spectateur avec force sur la question du privé et du public, influencée depuis pas mal de temps par l'empire des réseaux sociaux qui dominent notre quotidien. Nous sommes tous devenus "addict" à ces sites internet et applications mobiles, où nous partageons en temps réel notre vie. Pire, même si nous voulons garder une part de vie privée, nous serons tentés par devenir le voyeur de nos contacts. Bien évidemment, tout cela vient de nous... Nous ne sommes pas forcés de liker, de partager et de raconter sur les réseaux sociaux... Du moins c'est ce que nous pensons.

The Circle nous plonge dans une entreprise où tout est parfait (à la manière de Google, avec un siège circulaire qui fait écho à celui de Apple) et où tous les employés doivent être connectés (à la manière de Facebook). Mae (Emma Watson), jeune fille qui aime les choses simples, comme faire du kayak en éteignant son portable ou dîner avec ses parents, va voir tout son comportement changer lorsqu'elle deviendra membre de cette communauté.

«Et sinon, on peut se voir en vrai, sans tous ces filtres?»

Il faut bien le dire, Mae est un peu en perdition: à 26 ans elle vît chez ses parents qui n'ont pas assez d'argent pour payer l'assurance-maladie, son boulot ne la stimule et elle n'a pas de mec histoire de se vider la tête le soir en rentrant. Lorsqu'elle obtient le poste à Circle, c'est un peu l'eldorado pour elle. Entre des collègues qui veulent la connaître (ainsi que tous ses faits et gestes), un patron méga cool (Tom Hanks, gentillet et mignon), un garçon mystérieux et séduisant (John Boyega, choupinet), une copine méga in (Karen Gillian, parfaite) et des soirées sur le campus quasiment tous les samedis, Mae va lentement rentrer dans le moule jusqu'à se perdre elle-même.

Elle va devenir un peu tout ce que nous sommes en train de devenir: pas une seconde sans portable, il faut que je tweet ce que je viens de faire, vite Instagram pour poster la photo de mon chéri et moi car c'est important de prouver à tout le monde que j'ai un mec et que je sors, youpi j'ai un follower de plus, etc... Ici, c'est encore pire puisque l'idée de tout partager avec tout le monde, devient une sorte d'obligation. Vous ne pouvez pas y échapper, vous devez poster et vous êtes même filmé c'est le patron qui le dit!


Un peu Big Brothers sur les bords, cette étrange histoire (adaptée d'un best-seller) n'est même pas assez barrée pour être de la SF. Ce film est tellement proche d'une réalité actuelle que ça en devient pesant. Et si demain des caméras filmaient toutes nos actions, nous laissant juste 5 minutes par jour histoire de faire une pause pipi? Et si les personnes qui refusent de rentrer dans le moule sont poussées à bout jusqu'à ce qu'ils acceptent d'y rentrer? Ce portrait d'une génération qui ne sait plus comment séparer le privé du public mérite le coup d'œil. The Circle fait peur, très peur.
Mal accueilli outre-atlantique, le film de James Ponsoldt soulève un tas de questions dérangeantes. Hélas, bâclé, inégal le film, aussi divertissant et intéressant soit-il souffre d'une forme de didactisme et de simplicité.
Avec un scénario qui tient la route et toujours avec ce plaisir de voir Emma Watson à l'écran, nous sommes comme des voyeurs malsains, piégés par le spectacle de la déchéance des personnages et tristement représentatifs d'une société désenchantée.
De quoi avoir envie de vous déconnectez!
 
Cynthia

 
 
 
 

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