Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mon garçon


France / 2017

20.02.2017
 



SEUL CONTRE TOUS





« Laisse toi faire, je vais te cramer le pied. »

Quand on parle davantage de l’exploit de la production que de la qualité du film, il y a de quoi s’inquiéter. Mon garçon, tourné en six jours, dans l’ordre chronologique, sans l’appui d’une chaîne TV, avec un premier rôle qui doit improviser chaque scène, est donc un film fait sur le vif et qui, d’ailleurs, ne manque pas de vivacité.

En revanche, il manque un scénario un peu complexe pour nous happer dans ce thriller aux frontières du sordide. Le Vercors en hiver, ça semble hostile. Entre un couple se prenant la tête avec ses rancœurs et ses ressentiments, et des flics qui semblent ne rien faire, hormis enquêter sur le père, rien ne prête à sourire, mais rien n’est vraiment crédible. Seul, le géniteur, interprété par un Guillaume Canet plus fatigué que révolté, paraît s’activer. De ce drame autour de la disparition d’un enfant, Christian Carion va dérouler une simple histoire de chasse à l’homme.

Guillaume Canet cherche un coupable. Durant sa traque, il se lance dans un jeu de piste avec comme obstacles/suspects le compagnon de son ex, le conducteur d’une grosse voiture, etc… C’est assez simple. Plus il se rapproche du but, plus il devient violent, animal. Prédateur. On imagine que le final ne se fera pas sans hémoglobine. En trois actes (installation, enquête, punition), on a compris que ça n’irait pas plus loin. Mon garçon explore la part animale qu’on a en nous.

C’est tendu de bout en bout, filmé en plans rapprochés et en caméra à l’épaule. Bref efficace. Mais Mon Garçon manque de profondeur et de noirceur. A trop resserrer son film (84 minutes), Christian Carion oublie de le faire respirer, de lui donner des nuances, à l’instar de cette scène de ménage/règlement de comptes entre Mélanie Laurent et Guillaume Canet, où l’actrice le dévore tout cru.

On est finalement plus proche de l’atmosphère des films de Guillaume Nicloux, mais sans la finesse psychologique des personnages. Il aurait fallu accompagner ce père, paranoïaque et égoïste, prêt à se sacrifier malgré tout, dans sa folie aventurière et meurtrière. Or, dès les premières scènes, Mon garçon nous laisse un peu froid. C’est davantage un problème d’écriture que de mise en scène.

Se sentant sans doute coupable, le personnage de Canet cherche une rédemption. On ne la perçoit jamais. Au moins, les crimes ne seront pas impunis. Mais ce côté « Justicier dans la montagne » - même si le film est bien plus moralement correct - transforme Canet en loup solitaire pas forcément sympathique. Ses impulsions parfois injustifiées, son absence d’intelligence rationnelle, sa capacité à aller trop loin (jusqu’à la torture) font que ça dérouille sans que ça ne foute la trouille.
 
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