Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mary et la fleur de la sorcière (Meari to majo no hana)


Japon / 2017

21.02.2018
 



SMALL WORLD





"Elle s'appelle Vol-de-nuit"

Il y a une forme d’indulgence à avoir. Après tout Hayao Miyazaki ne s’est pas fait en un film. Même si le Maître de l’animation japonaise nous avait émerveillés dès ses premières réalisations, il a fallu une certaine maturité pour qu’il réalise ses plus grands chefs d’œuvre. Hiromasa Yonebayashi, déjà auteur d’Arrietty, le petit monde des chapardeurs (une production Ghibli), continue d’emprunter beaucoup à son mentor. C’en est presque frappant : l’adaptation d’un livre jeunesse britannique, un monde parallèle rempli de démons et de figures burlesques ou grotesques, une nature déifiée, et même le personnage central, qui a tout de l’héroïne « Miyazakienne ».

Avec humilité, cette histoire de sorciers et sorcières est un joli conte qui ravira les plus jeunes, et moins les adultes. Sa naïveté, à l’image de la candeur de Mary, ou son manque de profondeur, en font une fable enchanteresse, poétique, innocente mais trop épurée, pas assez singulière, et parfois tape-à-l’œil, pour nous convaincre complètement.

On loue les progrès du cinéaste en matière de narration, complexe et divertissante. Mais le déséquilibre, comme dans Arrietty, entre le message, philosophique, et le style, fantastique, conduit à un film un peu bancal. La fantaisie séduit quand le spectacle nous lasse. Cela ne manque pas de couleurs, ni d’inspiration. Mais Mary et la fleur de la sorcière, flirtant avec l’univers d’Harry Potter, aurait sans doute mérité de s’éloigner des films de Miyazaki, en s’émancipant tout à fait. Hiromasa Yonebayashi possède en lui quelque chose de plus mélancolique, de plus psychologique, qui pourrait le singulariser tout à fait.

Il suffit d’admirer la séquence d’ouverture, captivante, pour comprendre qu’il y a de la matière. A trop vouloir plagier les productions Ghibli, il y a hélas un air de déjà-vu qui empêche le spectateur de se laisser happer tout du long, reconnaissant ici et là des créatures et des animaux d’un imaginaire qui n’est pas original.

C’est d’autant plus regrettable que cette énième variation déguisée de l’Alice de Lewis Carroll est la première création du Studio Ponoc, qui se veut l’hériter de Ghibli. Or, malgré les bonnes intentions de Mary, on se dit que la filiation est du coté de Mamoru Osada et son Studio Chizu, dont le prochain film, Mirai of the Future est attendu en juillet prochain.
 
vincy

 
 
 
 

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