Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Life of David Gale (La vie de David Gale)


USA / 2003

23.04.04
 



COME SEE THE HELL





Le film laisse une impression mitigée, car le thème qui est au coeur de l’histoire (la peine de mort) semble trop souvent délaissé au profit des règles du thriller contemporain. Certes, le film indique la rhétorique souvent facile et creuse des défenseurs de la peine de mort ; il montre aussi la façon dont la couverture médiatique du sujet enterre finalement le débat qu’elle croit faire surgir ; mais il ne parvient pas pour autant à se saisir véritablement de son thème. La peine de mort finit même par n’être qu’un prétexte pour dérouler un de ces thrillers contemporains certes efficaces mais un tantinet racoleurs.
L’efficacité est en effet indéniable : le rythme est soutenu, le suspense fonctionne, et la surprise finale (la règle de nombreux thrillers contemporains) est bien là. Mais on ne peut s’empêcher de regretter que le film n’aille pas plus loin : la description de la vie carcérale, malgré les moyens mis en jeu, demeure assez superficielle ; le film se suspend dans des effets de réels, sans parvenir véritablement à recréer l’atmosphère mécanique et inquiétante de la prison. De ce point de vue, le film soutient mal la comparaison avec la façon dont Sam Peckinpah, dans le générique de Guet-apen, filmait la vie des prisonniers au pénitencier de Huntsville (celui-là même que l’on retrouve dans le film d’Alan Parker).
En outre, dans ses procédés dramatiques, le film a tendance à recourir à des effets gratuits (les effets de caméra et le montage ultra rapide qui ponctuent les séquences) sinon démagogiques : pour rendre son héros sympathique et en faire un professeur brillant, le film nous impose ainsi une séquence (David Gale faire cours à ses étudiants) particulièrement agaçante de populisme. Surtout, le glissement final vers le martyr des militants anti-peine de mort, et la vision de ces vidéos (de vrais-faux snuff-movies) s’avère plutôt regrettables dans un film qui met en question l'abrutissement des médias et des défenseurs de la peine de mort.
En sacrifiant son sujet à l’efficacité du thriller, le film fait donc parfois appel à des procédés rhétoriques aussi énervants que ceux qu’il dénonce par ailleurs. La vie de David Gale n’est donc sans doute pas le meilleur film d’Alan Parker, car le traitement du sujet tient du compromis, et il faut accepter la tendance au racolage des thrillers contemporains pour apprécier pleinement son efficacité. On pourra néanmoins apprécier le jeu des acteurs (tous crédibles et bien dirigés) et en particulier la performance de Laura Linney, qui comme le remarque Alan Parker lui-même, vole souvent la vedette aux personnages principaux. Sa prestation, discrète et effacée, prend une ampleur plus qu’appréciable dans ce film qui flirte avec des arguments ne cherchant pas à fouiller ou élever le débat.
 
benjamin

 
 
 
 

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