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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mon idole
France / 2002
18.12.02
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LES ENFANTS DE LA TÉLÉ
"- Venez pisser avec moi, je n'ai pas envie d'y aller tout seul."
Un producteur odieux et blasé s'amuse cyniquement avec un jeune chauffeur de salle naïf, admiratif, et prêt à tout pour réussir : c'est sur ce principe que repose le film, et de fait, cela s'avère souvent efficace : Guillaume Canet parvient à construire un certain nombre de situations de comédie assez amusantes, n'hésitant pas à aller vers le loufoque le plus déjanté. Derrière l'énormité de certains effets comiques se tient toutefois une comédie plutôt noire, absolument sans illusion sur le milieu de l'audiovisuel et le monde contemporain. Cet aspect grinçant est d'ailleurs plutôt plaisant. Mais c'est surtout le personnage du producteur, magistralement interprété par François Berléand, qui retient l'attention et qui soutient le film : cyclothymique et désabusé, il apparaît comme un tyran insupportable, tellement odieux qu'il en devient hilarant. La force du film (et de l'interprétation de Berléand), est de parvenir à faire croire en ce personnage malgré l'épaisseur du trait : Berléand est plus vrai que nature, au point de donner à la caricature des accents de vérité assez troublants.
Malgré ces qualités, il faut bien reconnaître que le film peine à tenir la longueur : car si la confrontation entre les deux hommes est amusante, elle n'évolue absolument pas ; du coup, le film frôle parfois la simple juxtaposition de situations de comédies, et l'on finit par se lasser. La seule solution trouvée est le virage, dans le dernier tiers du film, vers la comédie gore et parodique ; certes, cela peut faire sourire, mais on a surtout l'impression que le film s'essouffle et tente de se lancer dans une escalade loufoque pour parvenir à relancer l'intérêt du spectateur. La réalisation achoppe également par moments : Guillaume Canet s'amuse avec de petites caméras numériques, et multiplie les ralentis lourdement mis en musique (Sinclair signe la BO). Malheureusement, les effets produits sont gratuits et parfois même agaçants.
Au final donc, une comédie assez réussie, portée par le personnage interprété par François Berléand. C'est un peu long, un peu répétitif, parfois maladroit, mais on rit souvent.
benjamin
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