Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 22

 
Mononoke-hime (Princesse Mononoke)


Japon / 1997

12.01.00
 



   X-FILE





"- même si t'étais une femme, tu serais quand même idiote."

Un dessin animé de deux heures et quart, c'est exceptionnel. Un dessin animé qui bat tous les records d'entrées dans son pays, c'est extraordinaire. Quel est le secret de cet événement?
Il y a d'abord une histoire, ou plusieurs histoires. Un mélange de légendes, de mysticisme, d'écologie, de passion amoureuse, de lutte entre le bien et le mal, de surnaturel... Ce Japon médiéval est rempli de guerres, de complots, et de démons. Il y a évidemment un héros - un joli jeune homme presqu'androgyne - en kimono. Des loups divins et leur fille, la Princesse Mononoke. Ou encore le cataclysme final qui a des airs de Bombe H-comme-Hiroshima.
C'est donc avant tout un scénario complexe, où se croisent plusieurs personnages (rarement caricaturaux) et leurs destinées. L'essentiel ne tient pas tant dans les parcours individuels que dans le message environnementaliste. Un film d'aventure qui ressemble à un conte de fée. On comprendra aussi la sensibilitédu public nippon au Japon traditionnel, à ses racines historiques, nationalistes, religieuses.
Le courage de chacun est mis à rude à épreuve dans cette odyssée spirituelle et personelle. Les valeurs s'y confrontent. La grande force est ne pas exposer un juement moral sur les ambitions de chacun (même les "méchants" ne meurrent pas), mais de souligner l'importance du patrimoine, l'impact et les blessures de la guerre (dans la chair comme dans le mental), ainsi qu'une critique socio-politique du progrès industriel.
A cela s'ajoute un graphisme superbe (avec des tons très étudiés) et imaginatif, et une technique impressinnante. Que ce soit les scènes de bataille rythmées, des images de poésie pure, des seconds rôles fantaisistes, ou les séquences d'émotion, Miyazaki sait mettre en scène son immense talent de conteur. Le spectateur traverse tout : les peurs, les angoisses, la beauté, la contemplation... Film de sang et d'amour, de rêve et d'horreur, il ne s'adresse pas aux enfants, mais n'est pas réservé aux fans d'animation japonaise.
Le film est un grand spectacle en couleurs inspiré des démons d'un réalisateur hanté par la seconde guerre mondiale et des fantasmes d'une culture singulière. Un chef d'oeuvre qui couronnera une fin de décennie où le dessin animé transcende le cinéma réel.
 
vincy

 
 
 
 

haut