Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Hellboy


USA / 2004

11.08.04
 



DEMON LOVER







« Je déteste ces comics books, ils n’ont jamais réussi à bien dessiner mes yeux… »



Des démons, des nazis androïdes, des figures historiques immortelles s’affrontant dans un univers proche de Lovecraft… un cocktail bien foutraque qui à priori laisse plus pressentir un ultime raclement de fond de tiroir qu’une idée lumineuse absolument captivante (il suffit de se remémorer la catastrophique transposition pubère du comics Spawn pour valider l’appréhension). Pourtant Hellboy, s’il remplit sa mission distractive en distillant son lot d’émotions fortes, ne se résume finalement pas à un déploiement surdimensionné d’exploits techniques primaires. Cela ne tient pas du miracle, mais confirme la solidité d’une génération de réalisateurs née en marge du système de production courant. Humbles, la plupart ont débuté dans le cinéma de genre et ne s’en sont pas écartés, préférant creuser leur sillon sur un territoire connu et y développer leurs propres audaces. Guillermo del Toro fait incontestablement partie du lot au même titre que Sam Raimi (épatant avec son deuxième opus de Spiderman), Peter Jackson ou de leur aîné John Carpenter. Imposant leur traditionnel savoir faire, ces adeptes de séries sous quottées non seulement semblent représenter le dernier salut qualitatif d’un cinéma grand format hollywoodien, généralement totalement asphyxié par son vocation commerciale, mais en plus se distinguent comme de vrais auteurs construisant une œuvre personnelle et cohérente.
Aussi, en abordant Hellboy, le réalisateur d’origine mexicaine se réapproprie littéralement une franchise pour la mettre au service de thématiques qu’il développe depuis ses premiers tours de manivelle (Chronos). Quête d’identité à travers la filiation, la recherche de la vérité est inexorablement souterraine chez del Toro et il faut bien souvent creuser ou plonger pour extirper les racines du mal, mettre à jour son propre passé. Du coup depuis Mimic, le metteur en scène a pris la carte orange et multiplie les excusions sous le sol, du métro aux égouts, pour nous offrir des séquences résolument claustrophobiques mais d’un dynamisme exemplaire. Et il s’en cache des choses sous les strates du cinéaste, qu’elles soient explicitement minérales ou plus symboliquement historiques... Pour autant le film n’atteint pas la profondeur de L’échine du diable, jouant plus la carte du divertissement pur. Une occasion pour del Toro d’introduire un peu d’humour dans son environnement habituellement plus grave. Le fidèle Ron Perlman lui est d’une aide précieuse, apportant naturellement une nonchalance et une dérision au personnage titre, mais aussi une appréciable humanité dans les rapports qu’il tisse avec les autres protagonistes. L’intrigue – il s’agit inévitablement encore de sauver le monde - est annexe, la besogne s’effectue au second degré, contre quelques barres chocolatées ou des œufs pourris. Le traitement est maîtrisé et réserve bon nombre de rebondissements, mais les enjeux sont ailleurs, tirant plus sur le conte de La Belle (Selma Blair dans le rôle de l’allumeuse) et la Bête et ses amours impossibles.
Action, romantisme, rien ne parait devoir désarçonner ce cinéaste virtuose et appliqué qui s’affirme de film en film comme une valeur sure qui ne déçoit pas. Hellboy sera une occasion de plus de le découvrir en France pour ceux qui ne l’auraient pas encore remarqué.
 
petsss

 
 
 
 

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