Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


20th Century Fox  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 27

 
Solaris


USA / 2002

19.02.03
 



L'HOMME CLOONEY & LA FEMME CLONÉE





"- Les amants se perdront, mais l'amour restera … et la mort n'aura pas d'emprise…"

Amateurs de poursuites intergalactiques, de sabres lasers et diverses créatures caoutchouteuses, vous risquez de bailler un peu aux corneilles devant cette odyssée métaphysique aux accents sentimentaux. Car Soderbergh l'affirme haut et fort, le technologique fantaisiste aux élucubrations post Jedi, ce n'est pas franchement son mug de café. Plus concerné par le genre humain, le réalisateur nous offre sa propre version du classique de Tarkovsky, qui s'adressait déjà à l'origine plus aux afficionados de 2001 l'odyssée de l'espace qu'aux consommateurs incorrigibles de pop-corn.
Le fait de resservir une nouvelle version de Solaris version hollywoodienne pousse tout d'abord à s'interroger sur le bien fondé de l'opération. On connaît la tendance qu'ont les américains à vouloir nourrir leur propre cinéma de ce qui se fait de plus inspiré dans le reste du monde, en reformattant simplement les oeuvres avec leurs propres ustensiles (voire le décalquage appliqué mais peu inspiré de The Ring dernièrement). Ici les motivations sont autres. Il est difficile de parler d'une trahison ou du tentative de récupération du film du cinéaste russe, mais plus d'une réinterprétation du roman initial par un autre auteur qui a sa propre vision des choses. Si bien qu'au delà du fait que cette nouvelle mouture du sujet de Stanislaw Lem ait un look beaucoup plus moderne, Soderbergh se perdra ainsi beaucoup moins dans la contemplation phylosophique de Tarkovsky pour se tourner vers un thème qu'il chérit particulièrement, la séduction et la passion qui unit deux êtres, quitte à ignorer un peu le vénéneux astre qui traine dans le fond du décor. Il avait déjà effectué diverses disgressions sur ce thème dans le très charmant Out of sight. Ici il prolonge l'étude stylée, conservant son atout masculin préféré en la personne de l'acteur George Clooney, mais substituant à la désormais surévaluée Jennifer Lopez, la très troublante Natascha McElhone. On ne perd pas au change, le metteur en scène sait choisir des interprètes du sexe dit faible et les filme avec toujours autant de brio. Pour le reste Soderbergh se complait un peu dans ses procédés clinquants (photo et cadres maniérés de l'intimité du couple + montage destructuré juxtaposé à la bande musicale) et se cite plus qu'il innove sans que l'attrait du résultat ne s'en trouve affecté. Il revendique "sa griffe" et se plait même à déclarer avec humour qu'il imagine que le peu romantique romancier de Solaris risque d'accueillir sa version du livre comme une belle foutaise bourgeoise… Le magnétisme exalté des personnages se justifie en tout cas puisqu'il permet de rendre crédible la fabuleuse destinée sentimentale et fantastique qui constituera l'essentiel de la trame.
Malgré son format plus "ramassé" (94 minutes, Tarkvosky approchait des 3 heures), le récit de Solaris demande une certaine patience tant la logique du puzzle et sa portée métaphysiques ne prend tout son sens que dans la dernière ligne du film. La copie est en tout cas plutôt enthousiasmante de maîtrise. Soderbergh semble se montrer définitivement plus inspiré dés lors qu'il se donne pour mission de mettre son penchant cérébral au service d'une bonne histoire. Ses expérimentations psycho-intellos-auteurisantes (Schizopolis, Full frontal) n'aboutissant le plus souvent qu'à barber tout le monde. L'aisance avec laquelle ce réalisateur s'adapte à tous les genres est l'apanage des plus grands.
Confinant au vertige dans son exploration de la mémoire et des composantes de l'individualité, Solaris, au même titre que son modèle, est appelé à s'installer sur l'étagère des classiques de la science fiction.
 
petsss

 
 
 
 

haut