Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mensonges et trahisons et plus si affinité...


France / 2004

08.09.04
 



UNE VIE A T'ATTENDRE





"- A la sortie de Besançon, l'échangeur autoroutier, c'est moi qui l'ait fait."

Le film est réellement séduisant. Peut-être parce qu'il est dans un univers glamour (dès le générique pop) proche du chic Wallpaper. Ou alors c'est le scénario, très distancié, jamais vulgaire, toujours bien élevé. A moins que ce ne soit les décors, la musique, les costumes, les voitures (Mini Rover)... Dans ce premier coup d'essai, qui par son aspect autobiographique détourné rappelle Ma femme est une actrice, Laurent Tirard abat ses atouts un à un pour ferrer le spectateur.
La bonne nouvelle est que nous en avons finit avec l'époque Luchini. Edouard Baer, bien plus sexy et élégant, est parfait dans le rôle du trentenaire (d'où le générique régressif seventies) perdu entre sa libido passée et fantasmée (Ordo) et actuelle (Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants). Voilà toute la limite de M&T : le terrain miné de la concurrence. Ou plutôt l'absence d'originalité (ce qui n'empêche pas une certaine singularité). Même la narration (voix off sur le mode de la dérision et gros plans sur notre quotidien absurde) semble pompée sur Amélie Poulain ou La Famille Tennenbaum.
Dans ce monde où tous les rêves sont accessibles (bienvenue dans le merveilleux microcosme des médias et du show biz), il y a peu de place pour la souffrance, la précarité et les enjeux sociaux. Aussi voyons ça comme une aimable fable romantique qui justifiera, au final, le parcours du cinéaste (qui a abandonné la critique pour se lancer à l'eau) et du mâle parisien en quête de valeur (qui se doit donc de se reproduire).
Narcissique ou autobiographique (à peine déguisé en tout cas), le scénario roule plutôt bien, à la fois léger et adorable. "J'me sens pas beau" en quelques sorte. Porté par un quatuor harmonieux (Cornillac caustique, Taglioni en jeune Jaoui, Croze nickel, Baer superbe), le film se laisse voguer sagement, tranquillement avec ses hauts (les délires de potes) et ses bas (la psychologie un peu primitive). A l'image finalement du rôle de Cornillac, le plus drôle ("C'est la seule fois où je m'en suis fait trois en même temps.").
Dans ce magma où chacun cherche sa voie (du conformiste à l'illuminé), au coeur de cette branchitude banale, c'est finalement la franchise qui tient la vedette. C'est elle qui fait rire, et c'est elle qui désamorce les problèmes de ces personnages irréels (ils ont beau travailler, on y croit autant que dans une sitcom). Tous déséquilibrés (piégés par leur jeu d'apparences, leurs non dits), le film, qui se veut aussi antidépresseur, est une preuve de plus que le trou de la sécu n'a pas finit de gonfler.
Ce coeur des hommes qu'il cherche à explorer n'amène aucune surprise mais il nous cache aussi son final. Entre verbiage et belle image, cette mise au point à la Jackie Quartz laisse perplexe d'un point de vue sociologique. Mais le film respire l'air du temps. C'est Carla Bruni qui ferme le ban. C'est vous dire à quel point nous sommes immergés dans le cliché du bobo sentimental urbain. La cible marketing est trouvée au moins.
 
vincy

 
 
 
 

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