VIDANGE
JEAN-PIERRE MOCKY




FILMO

2000 - La Candide Madame Duff
2000 - Le Glandeur
2000 - Tout est calme
1999 - Au rendez-vous des tordus
1998 - Vidange
1994 - Bonsoir
1993 - Le mari de Léon
1992 - Ville à vendre
1990 - Il gèle en enfer
1989 - Divine enfant
1988 - Une nuit à l'Assemblée nationale
1988 - Les Saisons du plaisir
1987 - Agent trouble
1987 - Le Miraculé
1986 - La Machine à découdre
1985 - Le Pactole
1984 - A mort l'arbitre
1982 - Y a-t-il un français dans la salle?
1981 - Litan, la cité des spectres verts
1979 - Le piège à cons
1978 - Le Témoin
1977 - Le roi des bricoleurs
1975 - L'Ibis rouge
1974 - Un linceul n'a pas de poches
1973 - L'ombre d'une chance
1972 - Chut!
1971 - L'Albatros
1969 - L'Etalon
1968 - La Bourse et la vie
1968 - La Grande lessive
1966 - Les compagnons de la marguerite
1964 - La Cité de l'indicible peur
1963 - Un drôle de paroissien
1962 - Les Vierges
1961 - Snobs
1960 - Un couple
1959 - Les Dragueurs

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BIOgraphie
par Christophe Train

"Il serait odieux de ne pas dire ce qui est quand on sait que ce qui est, est". C'est par ces mots que débute Y a-t-il un Français dans la salle ? (1982), le meilleur film de Jean-Pierre Mocky, le Ravachol du cinéma français.

Ce réquisitoire rageur - contre une police pourrie, une presse vendue et une classe politique corrompue, nourries de la désespérance d'un corps social qui "necroit plus à rien" (*) - est à peine tempéré de fugitifs éclairs de tendresse. A cinquante-quatre ans, Horace Tumelat, le cynique président d'un parti de droite, dont "la bannière est la SOFRES" (*) et "la patrie, la télévision" (*), tombe amoureux fou de Noelle Reglisson, dix-sept ans, angélique rejeton d'un grotesque cheminot communiste. Cet amour impossible donne au politicien le courage de dénoncer la lâcheté de ses pairs. Mais la conjuration des médiocres a tôt fait de rétablir l'ordre : Noelle est assassinée. Tumelat, éperdu de douleur au pied de l'HLM - "ces horribles donjons de l'an de merde" (*) - où vivait sa bien-aimée, entend monter des entrailles de la France, grosse d'un avenir menaçant, les gémissements de la multitude.

  • La grande Lessive.
  • Gauche, droite ? "Moi, mon parti précis, c'est de faire éclater la vérité partout, de foutre les pieds dans le plat", a déclaré Mocky. Pour être libre de dénoncer les scandales, il a choisi d'être en marge de la production traditionnelle, finançant lui-même ses films dont le tournage privilégie la rapidité et l'efficacité. Mocky filme en urgence, sous l'empire de la colère pour frapper vite et fort. Au "Chamboule Tout" du cinéaste, les cibles sont de taille : l'administration et ses tracasseries, Les Compagnons de la Marguerite (1967) ; la télévision qui décervèle, La Grande lessive ! (1968) ; les spéculations financières, Chut ! (1972) ; la presse aux ordres, Un linceul n'a pas de poches (1975) ; la crédulité et le fanatisme des foules, A mort l'arbitre ! (1984), Le Miraculé (1987) ; la pourriture politicienne, Snobs (1962), Solo (1970), L'Albatros (1971), Le Piège à cons (1979), Une Nuit à l'Assemblée nationale (1988) ; le déferlement d'une sexualité bestiale : tous les titres ou presque!

    Des trente films réalisés en trente ans, certains paraissent bâclés ou frapper bas. D'autres, comme Le Témoin (1978) et Y a-t-il un Français dans la salle ?, sont des oeuvres maîtrisés, complexes, puissantes même dans le ton de Céline de Voyage au bout de la nuit.

    (*) : Extraits des dialogues de Y a-t-il un Français dans la salle ?


    (C) Ecran Noir 1996-2000