Reservoir Dogs
Pulp Fiction
Jackie Brown
Kill Bill (vol1)
Kill Bill (vol2)
 
©1996-2004 Ecran Noir SARL
Conception: PETSSSsss-
Rédaction: Vincy - Arnaud
Crédits photos: Miramax
Références 
Vol a l’étalage 
 
Etat des lieux de la cinémathèque des Grands Boulevards. Mardi 15h. Un groupe de six individus en costard noir chemise blanche ont investi l’endroit et dérobé les bobines de plusieurs films. Interceptés et interrogés, les lascards répondants au nom de Rose, Blanc, Noir et de toute la gamme de l’arc en ciel ont répondus agir au nom d’un certain Mr Q. Renseignements pris auprès de Scotland Yard, leur « Q est resté au dessus de la commode » (message codé)
Nos services en ont résulté la culpabilité probable d’un cinéphile zinzin ayant déjà sévi au sein du vidéo-club Vidéo Archives à Hermosa Beach, (Los Angeles) connu pour certains vols qualifiés de films en tous genres.
Ci-joint, le constat non exhaustif de nos assurances, avec les indices pouvant accuser Tarantino Quentin, sale gosse qui déclarait il y a quelque temps : « Je n’ai rien emprunté aux réalisateurs, je les ai tout simplement volé ».

A : comme Robert Aldrich :
La malette de « Pulp Fiction » sort tout droit de « En 4 ème vitesse », boite de pandore à la cruelle lumière que d’aucun n’a intérêt à ouvrir. On soupçonne qu’elle contient de l’uranium dans le film de Robert Aldrich, mais plus vraisemblablement des lingots d’or dans celui de Mr Q.

B comme « Blaxploitation » :
A commencer pas « Shaft » de Gordon Parks (1971), film phare de cette vague protestataire survenue au début des années 70, à Harlem, contre l’hégémonie du héros blanc imposé à un public afro-américain. S’en suivirent une multitude de sous-produits, tels « Black Mama, white Mama », « Coffy, la Panthère noire » ou « Foxy Brown », tous interprétés par Pam Grier, qui trouve en 1997 avec « Jackie Brown » un tremplin de carrière jamais obtenu auparavant.

C comme Sonny Chiba:
Héros de films de sabre, véritable Charles Bronson à la japonaise, auquel Mr Q confie le rôle du maître d’armes d’Uma Thurman dans « Kill Bill ». Il y conserve d’ailleurs son patronyme de Hattori Hanzo qui le rendit célèbre dans la série des « Shadow Warriors ». Au détour de quelques scènes, il y va jusqu’à honorer de ses services les chorégraphies de plusieurs combats.

D comme De Palma.
Toutes les copies de « Blow Out » ont disparu ! A croire que Mr Q les use jusqu’au nitrate d’argent. Film culte du suspect et dernier bon rôle de Travolta en 1981, avant la déchéance d’une carrière ponctuée par deux succès aux pas de danse : «Grease » et « La fièvre du Samedi Soir ». Travolta pourrait remercier Tarantino plus encore que tous les barges de la scientologie pour l’avoir remis en scène avec « Pulp Fiction » où il détruisait son personnage en même temps qu’il en construisait un nouveau.

F comme Jess Franco.
Inusable réalisateur de nanars fantastiques sado-masochistes avec kapos aux seins nues et, à l’occasion, finalisateur du mythique « Don Quichotte » d’Orson Welles. Le personnage d’infirmière barge et borgne interprété par Daryl Hannah en est une citation appuyée.

G comme Grindhouse Theatres.
Equivalent de nos salles de quartiers où ne sont projetées que des séries B ou érotiques auquel Mr Q rend hommage en pré-générique en ces termes : « Our Feature Presentation ».

H comme John Huston.
Un casse manqué et tout le monde meurt. Ca ne vous rappelle rien ? « Réservoir dogs », peut-être, mais aussi et surtout « Quand la ville dort » réalisé par John Huston en 1950, pour l’anecdote l’une des premières apparitions de Marilyn Monroe à l’écran. Au même Huston, Mr Q pique Robert Forster à « Reflêt dans un œil d’or », rôle quasi muet qui le confinera aux séries B, voire Z, avant sa redécouverte en interprète masculin principal de « Jackie Brown ».

H Comme Joseph H Lewis.
Réalisateur mythique de polars inoubliables avec trois francs six sous, dont « Détour » ou « The big Combo ». Dans ce dernier, le méchant de service, plus vicieux et manipulateur encore que Marlon Brando dans « Le Parrain », se nomme… « Mr Brown » dont Mister Q s’est revêtu du nom pour son apparition dans « Réservoir Dogs ».

I comme productions I.G.
L’un des plus célèbres studios d’animation japonais d’où sont nés par exemple « Ghost in the Shell » ou « Blood, le dernier vampire ». Mr Q fait appel à leurs services pour la séquence de transition façon manga de « Kill Bill ».

K comme Kubrick
« Non, non, je te jure, ça ne me dit rien » se jurait l’intéressé au rédacteur de ce rapport, alors qu’il échangeait des avis dithyrambiques sur des nanars invisibles de tous chez Gaspard Noé en 1991. Pour déclarer un mois plus tard aux Cahiers du Cinéma que « L’ultime razzia » de Stanley Kubrick avait bel et bien été son principal outil de travail à la rédaction de « Réservoir Dogs ». Et menteur avec ça : la cour appréciera!

L comme Gordon Liu.
Génial moine de Shoalin dans une trilogie récemment éditée en DVD par Wild Side. Deux rôles, pas moins, dans « Kill Bill » : celui du chef sans un poil sur le caillou des 88 combattants et celui d’un vieux moine aux sourcils blancs qui forme Uma Thurman au Kung-Fu.

L comme Bruce Lee.
Compter l’ensemble des copies. C’est à dire des cinq films mais surtout du « Jeu de la mort » auquel Uma Thurman a emprunté le jogging jaune canari à bandes noires pour « Kill Bill ». Le petit masque noir de certains combattants peut être associé au rôle du « Frelon vert » que Bruce Lee a interprété dans la série qui le rendit célèbre aux States.

L comme Sergio Leone.
Réalisateur auquel Mr Q aimerait qu’on le compare le plus. Sauf que l’un, européen, posait un regard nouveau sur la seule mythologie américaine, à savoir le Western, et que l’autre sert les plats d’un troisième service dans son propre fast-food. A quand son « Il était une fois en Amérique » ?

M comme Jean-Pierre Melville.
Costard noirs, cravate de même et chemise blanche, les braqueurs de « Reservoir Dogs » ou les hommes de main de « Pulp Fiction » ont piqué leur panoplie à Delon et LinoVentura. Si, si : Mr Q est un avide consommateur de Melville, à ne pas confondre avec celui qui a écrit « Moby Dick » et où le « Dick » en question aurait une tout autre signification.

P comme Giulo Petroni.
Pape du western spaghetti dont le thème de la vengeance dans « La mort est au rendez-vous »(1968) est l’une des inspirations de « Kill Bill ».

S comme Shaw Brothers.
Duo de producteurs qui ont construit l’âge d’or et le renouveau du cinéma hong-kongais, auquel Mr Q rend hommage en empruntant leur logo en pré-générique de « Kill Bill ».

S comme Tony Scott.
Ces copies ne nous manqueront pas, et il serait habile à n’importe quelle cinéphile de justifier l’engouement de Mr Q qui considère un film tel « Jours de Tonnerre » comme l’un des meilleurs réalisés dans les années 80/90. En hommage, il lui a refilé le scénario de « True Romance ». Ou quand les grands esprits se rencontrent…

T comme François Truffaut.
Une mariée qui se venge, ou « La mariée était en noir » revu est corrigé par notre bonhomme avec « Kill Bill ». La Nouvelle Vague se retourne dans sa tombe…

V comme Bo Arne Vibenius.
« They call her one Eye », copie à laquelle on tenait tant elle est introuvable. Une femme ayant perdu un œil se venge de ceux qui l’ont violé et mutilé. Un combiné de Uma Thurman et de Daryl Hannah dans « Kill Bill ».

W comme John Woo.
Je te braque, il me braque, tu me braques, nous nous braquons. Récupérations de toutes les scènes d’auto mises en joue, des « Syndicats du crime » à « Volte-Face » en passant par « The Killer ». Troisième service là encore dans le grand fast-food de Mr Q quant aux costumes : John Woo avait déjà pompé le look de ses personnages chez Melville.

Y comme Yen Woo-Ping.
Chorégraphe et réalisateur inspiré à Hong-Kong qui loue dorénavant ses services au tout Hollywood voire en France (De « Matrix » au « Pacte des loups » en passant par « Tigre et Dragon » ou « Danny the Dog », ultime production Besson) . A la tête de la quasi totalité des combats de « Kill Bill ».

Z comme Zatoïchi
Héros aveugle récemment remis à l’honneur par Takeshi Kitano qui est au cinéma japonais ce qu’est Clint Eastwood à la trilogie des dollars. Mr Q l’aime beaucoup, au point de lui emprunter le moule pour certaines séquences de « Kill Bill ».

On ne saura nous accuser de porter envers Mr Q, alias Quentin Tarantino, les outrages de l’accusation sans fondements. Tout art est fait pour être dérobé, parfois pour le meilleur. Mais que Mr Q nous rende nos copies et nous classerons l’affaire. Il est temps pour ce sale garçon de fournir son imagination en expériences, et non plus en films dont les vols répétés commencent à lasser. A moins de nous ouvrir un nouveau vidéo-club, peut-être…

- Mister A. 

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