2000
Cecil B. DeMented
avec Melanie Griffith, Stephen Dorff, Alicia Witt, Larry Gilliard Jr. ...
L'histoire : Réalisateur inconnu, Cecile B. DeMented enlève la très célèbre actrice Honey Whitlock pour la forcer à jouer dans son propre film indépendant.

1998
Pecker
avec Edward Furlong, Christina Ricci, Lili Taylor, Bess Armstrong...
L'histoire : Pecker adore sa petite amie, mais aime par dessus tout la photographie. Une célèbre agente de New York le repère et lui permet d'exposer son oeuvre dans une galerie. Sa vie et celle de sa famille s'en trouve bouleversée...

1994
Serial Mother (Serial Mom)
avec Kathleen Turner, Sam Waterston, Ricki Lake, Matthew Lillard, ...
L'histoire : Beverly Sutphin a la fâcheuse tendance de tuer les gens qui la regardent de travers ou qui contreviennent à sa déonthologie de la vie. Chacun ses p'tits défauts...

1990
Cry-Baby
avec Johnny Depp, Amy Locane, Susan Tyrrell, Polly Bergen, Iggy Pop (Belvedere), Ricki Lake (Pepper), Traci Lords...
L'histoire : Cry Baby est un teenager qui doit son surnom à la larme qui lui coule de l'oeil gauche lorsque survient l'émotion. Dans le Baltimore des années " 50 ", il est le chef d'une bande auto baptisée "Drapes". Le problème est qu'il tombe amoureux de la plus belle des "Squares", la bande rivale. Un Roméo et Juliette moderne sur fond de comédie musicale.

1988
Hairspray
avec Sonny Bono, Ruth Brown, Divine...
L'histoire : Tracy Turnblad, jeune fille au physique ahurissant, ne rêve que d'une chose : chanter, danser et devenir célèbre ; elle y parviendra à sa grande surprise suite à un passage dans le " Corky Collins Dance Show ", une émission télévisée réputée. Danse, ségrégation raciale et comédie musicale...

1981
Polyester
avec Divine, Tab Hunter, Edith Massey...
Mini BUZZZzzz... : Film en odorama, nos narines s'en souviennent encore.

1977
Desperate Living
avec Liz Renay, Mink Stole, Susan Lowe, Edith Massey, Mary Vivian Pearce...

1975
Female Trouble
avec Divine, Ted Brooks, Elizabeth Coffey, George Figgs, Roland Hertz...
L'Histoire : Pour être célèbre et faire parler de soi, rien de mieux que de commettre des meurtres afin de passer à la chaise électrique.

1972
Pink Flamingos
avec Divine, David Lochary, Mary Vivian Pearce, Mink Stole, Danny Mills...

1970
Multiple Maniacs
avec Divine, David Lochary, Mary Vivian Pearce, Mink Stole, Cookie Mueller...

Courts et moyens-métrages :
1969 : The Diane Linkletter Story, Mondo Trasho
1967 : Eat Your Make Up !
1966 : Roman Candles
1964 : Hag in a Black Leather Jacket
 

  
1) Cry baby
2) Serial Mother
3) Hairspray
4) Pecker
 
 
 
10 West Highfleld Road
Baltimore, MD 21218

Atomic Books
1018 North Charles street
Baltimore, MD 21201  

 
-
 
- Serial Mother (Extraits en .wav) 
- Site non-officiel de John Waters 
- DreamLand : John Waters 
- Pope of Trash 
 
DVD Pecker - Serial Mom
 
  Waters Closet

    Né sous le signe de la scatologie ascendant caca boudin, John Waters porte les doux surnoms de "Pape des détritus" (Pope of Trash) et autres "Prince du vomi" (Prince of puke). Dieu du mauvais goût véritablement personnifié, le réalisateur désormais culte se révèle au grand public en 1972 grâce à "Pink Flamingos"; la fameuse séquence où Divine (son défunt acteur travesti fétiche) ingère une déjection canine restera dans toutes les mémoires, et il ne se passe d'ailleurs pas une seule entrevue avec un journaliste sans que cet épisode ne soit évoqué.

Notre bébé John naquit donc en l'an 46 (le 29 avril précisément) à Baltimore dans le Maryland aux Etats-Unis. Baltimore est un port industriel, une ville provincial pas très loin de la capitale des Etats Unis, une agglomération où l'on mange du crabe mou et où l'air est marin. Son enfance, largement évoquée dans l'autobiographique Pecker (1998) - avec Edward Furlong en jeune photographe éclairé devenant la coqueluche inattendue des vernissages new-yorkais - ne se résume pas à ce simple long-métrage.
Obsédé depuis le plus jeune âge par la violence et le gore, aussi bien dans la vie réelle que dans les films, Waters réalise ses premières oeuvres muettes en 8 mm et 16 mm dans les années 60. Les projections sauvages des années 70 - reconstituées dans Cecil B.Demented - qu'il organise dans sa bonne ville natale et notamment sur le campus de Baltimore, le font connaître dans une confidentialité toute relative. A l'aide de tracts (annonçant ces fameuses projections) distribués massivement et de vociférations façon poissonnière du marché de Montmartre, il attire vers lui les premières foudres de la presse locale, généralement outrée par ses oeuvres, et défraye la chronique baltimorienne à coup de rentre dedans " trashi-comiques " fixés sur pelloche. La provocation nourrit sa créativité et les puritains outrés font littéralement bander ce dandy. Ses références sont pourtant tout à fait honorables : Ed Wood, Russ Meyer, Ingmar Bergman , Frederico Fellini, Fassbinder, Andy Warhol, Disney, Le Magicien d'Oz...

Resté fidèle à ses origines, et outre ses premières armes réussies, John Waters se distingue par 4 films majeurs qui constituent ses plus grands succès commerciaux. Qui d'autre que notre moustachu propre sur lui, fou dans la tête, pouvait penser à réaliser un long-métrage en " odorama " ? (avant Les Nuls) "Polyester" (1981), film déjanté où l'on retrouve l'acteur/actrice Divine nous permet ainsi de partager en temps réel les sensations olfactives des protagonistes par le biais de capsules odorantes à gratter. Des roses, en passant par les champignons, Waters se laisse aller à d'autres odeurs plus nauséabondes sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici.
Sans puanteur aucune cette fois, mais toujours dotés d'un parfum de folie fort appréciable, "Hairspray" (1988) et "Cry Baby" (1990) marquent la période comédie musicale colorée du réalisateur. Waters attaque ici certains problèmes épineux qu'il évoque de manière tout à fait inédite ; il remet ainsi au goût du jour l'histoire de Roméo et Juliette ("Cry Baby") en se moquant de Sturday Night fever et en rendant hommage à West Side Story et aux films d'Elvis Presley; et il évoque largement la ségrégation raciale dont sont victimes les noirs américains dans les sixties ("Hairspray"). Le public découvre alors l'aspect romantique et militant du metteur en scène.
C'est en 94 que Waters amorce définitivement son tournant vers un cinéma plus sage en apparence, plus soigné, et presqu'académique (tout est relatif). Il engage une star, fait la clôture du Festival de Cannes, et son film rapportera 20 millions de $ dans le monde; chef-d'oeuvre parmi les chef-d'oeuvres, "Serial Mother" (Serial Mom en français, sic!) restera à tout jamais LE film culte et le big hit de John Waters. La folle cavalcade meurtrière d'une mère de famille incarnée par une génialissime Kathleen Turner à l'aspect plutôt tranquille déchaîne en nous les instincts les plus inattendus et offre une jouissance en 35 mm rarement atteinte. La fin est une apothéose amorale qui fait rentrer Waters dans le panthéon des cinéastes à style. Depuis, il a remastérisé son Pink Flamingos, reçu des hommages à Deauville et à Cannes. L'Amérique le boude moins. La France le vénère...

Malgré une perte de vitesse constatée et un manque d'inspiration certain dans ses 2 derniers films (le trop compatissant Pecker, si charmant, et le trop primaire Cecil B. Demented, si destroy), Waters continue de réaliser ses folies. Apôtre de la charge pro-marginalisme et anti-conformisme, nostalgique des grands maîtres (de Fellini à Almodovar), il enrôle des stars (Ricci, Griffith), s'offre des circuits de distribution digne de ce nom... Waters est aujourd'hui un auteur reconnu, un réalisateur incontournable. Belle ironie. Gageons néanmoins que le cinéaste retrouvera prochainement sa folie sur grand-écran.

Monsieur Waters, on vous aime !

Laurent S. (et un peu VinCy)

 
  Né le 29 avril 1946 à Baltimore, Maryland (Etats-Unis).
Surnoms : Pope of Trash (Pape des détritus), Prince of Puke (Prince du vomi).
1964 : 1er film en SUPER 8.
1970 : 1er long-métrage en 16mm (à l'âge de 24 ans).
1985 : le 7 février est déclaré Jour John Waters à Baltimore!
Professions : réalisateur, comédien, producteur, scénariste.
Education : Catholic high school (Ecole pour garçons).
Viré de la NY University Film School pour avoir fumé un joint

Palmarès :
1998
Sélection de Pecker au Gijon International Film festival
1997
Hommage pour l'ensemble de sa carrière au festival du Film Américain de Deauville
1989
Nominations meilleur réalisateur, meilleur scénariste aux Independant Spirit Awards pour "Hairspray".
1988
AFI Award (Australian Film Institute) du meilleur rôle masculin pour "Boulevard of Broken Dreams" de Pino Amenta
1987
Prix Jack Smith pour l'ensemble de sa carrière au Chicago Underground Film Festival
1978 Nomination AFI Award (Australian Film Institute) du meilleur rôle masculin pour "Week end of Shadows
 

  
Ciné Live - Juillet 2000
"Sur un plateau je ne suis ni un méchant ni un fanatique. Ce n'est pas mon genre de dépasser les bornes. Personne n'ira vous dire que je suis un psychopathe ! "

Journal Télé France 2 - Août 2000 (A propos de " Cecil B. Demented ")
" J'ai essayé de placer mon film dans le futur, un temps où il n'y aurait plus de guerre entre les cinémas " (Indépendant / Commercial).

Libération - Mai 1999
"Les gens n'ont jamais digéré cette merde de chien. Ils ont toujours eu peur de Divine. Alors que c'était juste un bon acteur qui faisait ce qu'il y avait dans le scénario. Sa mère était à la première et j'étais un peu gêné. Je lui ai dit que c'était mon idée. Ce qui aurait peut-être été plus correct, c'est que moi aussi je mange de la merde hors caméra"

Propos recueillis par Bill Horrigan, responsable de la cellule cinéma du Wexner Center for the Arts (Colombus, Ohio) - Juillet 1999
" J'ai été à l'école élémentaire publique, en secondaire inférieur, j'étais dans une école catholique et en secondaire supérieur dans une école publique. Je suis un produit de ces trois composants. Plutôt catastrophique, le produit. Ce n'est pas l'école catholique que j'ai préférée. Mais vous savez, je suis tellement bizarre... Je ne sais pas si j'aurai pu trouver une école où on m'aurait laissé faire ce que je voulais. Maintenant, ça aurait été possible. Aujourd'hui, un étudiant pourrait faire un "snuff movie" et obtenir la meilleure note. "
 

 
 
   (C) Ecran Noir 1996-2000