JEAN-HUGUES ANGLADE

PORTRAIT

Nocturne Angladien
par Vincy - Juin 1997 / Décembre 01

    Anglade a la particularité d'être connu du grand public, grâce à des films très populaires, sans être passé par la comédie ou le grand spectacle.
    Fidèle à quelques auteurs (Besson, Chéreau, Beinex) dès leurs débuts, il a aussi pris des risques sur des histoires très originales au ton tout aussi insolite (Gawin, Killing Zoe).
    Pourtant le public le suit rarement sur ces itinéraires un peu marginaux.

    Seulement 4 hits
    Car malgré son immense talent, et une versatilité toujours défiée, malgré des rôles puissants, et une personnalité attachante, Jean-Hughes Anglade n'a séduit que dans des histoires romanesques, face à des actrices magnifiques, et avec un physique de jeune garçon. Un romantique....
    Ses 4 "hits" sont l'oeuvre d'un regard: Beinex pour 37.2 le matin, Besson pour Nikita, Chéreau pour La Reine Margot et Sautet pour Nelly et Mr.Arnaud (même s'il s'agit d'un second rôle, cela lui a valu une nomination aux Césars).
    Dans ces 4 films, tous marquants, il épouse le corps de Béatrice Dalle (révélée), il séduit Anne Parillaud (césarisée), il se lie de sang avec Isabelle Adjani (couronnée) et joue au chat et à la souris avec Emmanuelle Béart (sublimée).
    Combinaison gagnante pour l'acteur.

    Une façon de jouer à part...
    A cela s'ajoute l'étendue de son jeu. Registre sans apparente limite, il change de tête, de regards, de gestes pour habiter des personnages. Il peut être aussi discret qu'exhalté, aussi effacé qu'épanoui. Torride ou sentimental.
    Cette séduction féline, cette intériorisation continuelle, ce masque l'aident à transposer sans difficulté un roi qui cache sa raison de vivre, comme un homme blessé par une femme qui le fuit.
    Anglade est sans doute l'un des meilleurs comédiens français. Avec une vraie épaisseur et une réelle vulnérabilité.
    C'est pour cela qu'il touche le public, tous sexes confondus.

    Des choix risqués ... et plantés
    Cela ne l'empêche pas d'être une tête d'affiches de flops (y compris les Deville, Deray, ...) dès qu'il s'éloigne de sa "famille" (Arcady, Jardin...).
    Tournant peu, il oscille entre deux extrêmes: les univers intimistes, voire théatraux et classiques, et ceux de l'image, purement visuel. Mortel Transfert, son plus récent "succès" (d'estime) appartient à la seconde catégorie. Anglade n'aime pas s'ennuyer et préfère prendre des risques...
    Comme tout comédien doué, à la portée de grands films, on attend LE rôle.
    Et si on peut s'étonner de certains films (Maximum risk), si on peut s'inquiéter d'un parcours si singulier (Chouraqui cotoyant Taviani, pas forcément au meilleur de leurs talents), il ne faut pas oublier d'admirer certains choix loins d'être évidents (L'homme blessé, Subway, La diagonale d'un fou, à ses débuts...).

    De Besson à Corneau...
    A fond en rollers dans le métro, Anglade devient cinégénique dans un film "culte" alors qu'il a 30 ans.
    C'est d'ailleurs quelques années plus tard qu'il obtiendra son plus beau rôle, le plus fouillé, comme le plus difficile. Et surement dans son plus beau film, celui d'Alain Corneau, tout en ombre et lumières, entre la jungle et la misère des Indes.
    Corneau a filmé Nocturne Indien, et on garde encore dans l'esprit ce voyage initiatique, et le visage de Anglade assis dans un train, regardant les paysages comme on regarde des images, ou sa vie.

Anglade in Nelly

BOX Office (France)

1 - Nikita
2 - 37 degrés 2 le matin
3 - Subway
4 - La Reine Margot
5 - Nelly & Mr Arnaud

Jean-HUgues et Michel

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