David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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"L'avantage d'un beau second rôle bien écrit, c'est de sentir qu'il se passe un truc quand il arrive à l'écran. Si on est dans le personnage, c'est très payant. N'empêche : maintenant qu'on me propose surtout des premiers rôles, j'ai tendance à refuser les seconds. J'en referai, mais il est naturel d'avoir envie de se frotter à ce qui fait le film."
Il voulait devenir boxeur pour échapper aux inconstances du show bizz. En 1984, ses rencontres avec Peter Brook (Moderato Cantabile, Marat/Sade, "Le Mahabbarata" au théâtre puis à l'écran), devenu son mentor, puis Dominique Besnehard sur le casting de Hors la loi en décideront autrement. A 37 ans, Clovis Cornillac peut se prévaloir d'un parcours sans faute. Déjà 20 ans de carrière et une activité quasi permanente sur les planches comme à l'écran. Depuis 2000, une quinzaine de longs métrages l'ont mis en vedette. 2003 et 2004 en ont fait un incontournable du cinéma français. Karnaval et son double miracle révélant Sylvie Testud à ses côtés est aujourd'hui bien loin. Césarisé meilleur second rôle le 26 février 2005 avec le déjanté Mensonges et trahisons et plus si affinités, Clovis Cornillac était quelques temps après lauréat du Prix Jean Gabin ; un hommage avéré à l'évolution de sa carrière plus qu'aux traditionnels "débuts prometteurs de jeunes acteurs" dont le titre se fait habituellement écho.
Cornillac, chouchou des toiles intimistes et premiers films : ceci n'est bien sur plus à démontrer. Mais le caser dans cette facture serait faire fi de ses perpétuelles envies de contre-emplois. Enfant déjà, il admirait à la fois Louis de Funès, Patrick Dewaere et Lino Ventura. C'est dire ! Il aime les polars à la Melville. Quant à Kusturica dont il est un inconditionnel, si le réalisateur venait à lui proposer un rôle, le comédien avoue qu'il signerait tout de go sans même lire le scénario. Amoureux de football, peut être le réalisateur détournera-t-il son objectif de Maradona pour focaliser sur notre athlétique Clovis. Trophée à l'appui, Cornillac est déjà prêt pour la rencontre.

Fils de la comédienne Myriam Boyer (L'hôtel de la plage, Le plus bel âge, Un, deux, trois soleil) et du metteur en scène Roger Cornillac, cet enfant de la balle a toujours aimé prendre des risques et se surpasser, allant jusqu'à culpabiliser s'il ne travaille pas. Conséquence directe de sa propre relation au vedettariat, phénomène très aléatoire qu'il juge quelque peu injuste. Son enfance n'y est bien sur pas étrangère. Ainsi, aujourd'hui devenu bankable, le comédien n'a pas pour autant de plan de carrière. Ce qui lui importe : jouer, encore et toujours ; quelle que soit l'arène et la couverture médiatique. Faute d'éclairages sur le ring, le théâtre aura été sa toute première et grande bouffée d'oxygène, avec Brook, bien sur, puis notamment sous la direction d'Alain Françon et Mathias Langhoff, metteurs en scène qu'il affectionne tout particulièrement, forts ses coups de coeurs passés sur les planches. On l'aura compris : Clovis Cornillac est un tendre passionné. Exit ces rôles récurrents de jeune loubard qu'il devait à son physique de casse cou. A juste titre, certains ont su imaginer cette forte personnalité ailleurs. Au réalisateur Bruno Bontzolakis de se livrer : "C'est un acteur à qui on a souvent donné des rôles brutaux alors que son regard dit le contraire". Voilà qui est bien réfléchi.
Sans aucun doute, toutes interprétations, factures et registres considérés, Karnaval, Carnages et A la petite semaine auront été ses films charnière ; ce outre toutes questions de palmarès et médiatisation, d'autant plus actuelles avec Mensonges et trahisons… et la déferlante Bricemania. Cornillac va et vient bien au-delà. Il est bien sur vrai que son parler caustique et sa droiture restent majoritairement à l'origine de ses rôles. Tout aussi vrai que ses personnages s'incarnent la plupart du temps via l'interaction entre comédiens. De son recul face au star system à son ferme naturel, Cornillac est un instinctif. Ses personnages tranchés et dévolus n'en sont pas moins profonds. Le comédien est doué pour composer à partir des genres et protagonistes archétypes, booster en rayant le cliché. On attend donc la suite.
Taulard transsexuel, amoureux déchu, entrepreneur maladroit, soldat rescapé déserteur, philosophe suicidaire, agriculteur solitaire, futur père de substitution, footballeur vedette baudelairien (pardon bau-de-lai-rien), colosse au grand coeur allumé et complexé, veinéneux psychopathe, sauvage free fighter : depuis 2002, Clovis Cornillac progresse en toute aisance avec des rôles étonnamment renouvelés. Toujours différents et singuliers, dépassant le simple panache de genres. Des drames, romances intimistes, fresques urbaines, comédies, thrillers, chorégraphies psycho-labyrinthiques, musclées, générationnelles ou encore fantastiques avec lesquels le comédien se révèle perpétuellement autre, toujours réglé sur d'exactes mesures. L'inédit reste d'ailleurs son terrain de prédilection. Cornillac aime surprendre ; le public comme lui-même. Confidences : "Je ne ferme rien et la possibilité de changer d'univers contribue à mon propre plaisir de comédien". Qu'il reste tel quel notre vertigineux Chevalier du ciel ! Et quoi qu'il en soit, il continue de grimper et ne perdra pas de si tôt de sa valeur... Désormais valeur sûre du cinéma français. Preuve en est désormais avec Le serpent et Scorpion. Clovis Cornillac a toujours été entier, impliqué et ouvert. De précieux atouts qui en font un comédien enveloppant et accrocheur, proche d'un Depardieu par sa carrure et son travail de composition tourné sur la multiplicité des genres et personnages. Plutôt rare dans notre cinéma.

Et justement Depardieu il va s'y confronter dans Astérix aux Jeux Olympiques remplaçant ainsi Clavier dans le rôle du gaulois moustachu. Il élabore son jeu en étuidant de près la démarche, le geste "astérixien", l'aspect physique. Il n'intellectualise pas. Le film cartonne en salles, déçoit tout le monde et ne ramène rien de particulier à cet acteur qui vaut tellement mieux. Il se noie dans des projets à dimension variable. Eden Log, qu'il fait par amitié pour le cinéaste, n'attire personne en salles. Dans le film noir, il est convaincant, boxer brutal ou salaud, mais le public ne suit pas. Dans la comédie, qu'il soit hétéro beauf au milieu de gays vintage ou qu'il joue les Depardieu (encore) dans un faux remake de La chèvre, il amuse mais les comédies se plantent au box office.
Finalement, Cornillac, capable de tout jouer, préférant se faire plaisir, n'est jamais aussi bon que lorsue ses films ne reposent pas sur ses épaules, quand il n'a pas la pression. Dans Mensonges et trahisons, il est césarisé pour son rôle de ffootballer inculte nommant ce génie de "bau-de-laire-reuh". Dans l'immense hit Brice de Nice, avec ses grands pieds, il est drôle et touchant en meilleur pote du surfeur niais. Le meilleur pote, voilà comment, film après film, il dévoile toute sa palette. macho, gros bras, libido sont les ingrédients de la recette du Capitaine Vallois dans Les Chevaliers du ciel. Fidèle. jamais une crasse. Il passe Commissaire dans Les brigades du Tigre. Ce n'est plus une BD qu'on adapte avec moultes euros mais une série TV qu'on transpose avec un peu d'ambition. Le film est étonnament bon mais reçoit un accueil tiède en salles.Il parvient quand même à insuffler de la nuance, de la solitude dans ce personnage de chef.Jean de Florette pour Auteuil. Franc dans son parler, amoureux de son métier, capable de s'y investir à fond, il est loin de ses débuts sur les planches. Loin du temps où il avait un cheveux épouvantable sur la langue : de nombreux mois d'orthondontie ont été nécessaire pour corriger ce défaut terrible. Il est revenu au théâtre, comme pour compenser l'immense vacuié d'Astérix, comme pour sortir de cette prison, de ce système aliénant qu'est l'industrie du cinéma. Ila joué Feydeau dans un théâtre public, au milieu d'une troupe, avec un cachet normal. Deux mmois de pur bonheur à "vaudeviller" devant un public. Loin des plateaux de télé, des écrans verts pour les effets spéciaux. Cornillac ne veut pas être une star. Il sait juste qu'il faut profiter des opprtunités quand elles se présentes : il a trop vu sa mère galérer pour ne pas oublier qu'il s'agit d'un métier qui rime avec précarité. A la vue de sa filmographie, c'est sans doute cela qui est intéressant dans l'absence de cohérence, dans cette curiosité permanente. Il y a une forme de nonchalence dans les choix, d'insousciance sur l'avenir. Cornillac, comme Serrault ou Marielle, accepte l'idée qu'il y a des navets et des grands films, mais que le principal c'est de payer son loyer, et de jouer, encore jouer et toujours jouer.

sabrina, vincy


 
 
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