David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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UN PECK





C'était un grand bonhomme. Dans tous les sens du terme. Grand par la taille. Grand par le coeur. Grand acteur. Bref, géant. Des années 40-50, il ne reste que Douglas, Curtis, Heston, Hepburn... Requiem pour un cinéma disparu, qui revit grâce aux DVD.
Gregory Peck, qui a aligné 55 ans de carrière, de multiples prix, et d'innombrables fonctions honorifiques, était l'incarnation d'une certaine Amérique. L'anti-Charlton Heston. Il faisait partie de cette élite Démocrate d'Hollywood. To Kill a Mockingbird lui avait d'ailleurs offert l'occasion en 62 de jouer un avocat défendant un homme noir. Son personnage d'Atticus Finch lui aura valu un Oscar (Peck-adille) mais surtout il lui aura permis d'être au plus près de ses convictions. "J'ai mis tout ce que j'avais dans ce rôle - tous mes sentiments et tout ce que j'avais appris en 46 ans, que ce soit avec ma famille, mon père, mes enfants. Et puis tous mes sentiments sur la justice raciale et l'inégalité, et l'opportunité."
Bien sûr, ce n'est pas cela que le 7ème Art retiendra. Charismatique, charmeur, élégant, discret, beau, l'homme avait de quoi séduire. Une anecdote montre bien à quel point l'homme était un gentleman. Voyant que la jeune Audrey Hepburn touchait un salaire ridicule comparé au sien, pour une durée équivalente de tournage, il a demandé que le cachet de la jeune comédienne soit réhaussé. Audrey, mais aussi Ingrid Bergman, Jean Simmons, Ava Gardner, Dorothy McGuire, Sophia Loren, Jennifer Jones, Lauren Bacall, Susan Hayward, Jane Fonda... Il avait ce talent unique d'être à la fois fragile et protecteur, faillible et vaillant. Héroïque et romantique.
Ceci explique la richesse de sa filmographie. Gregory Peck était un comédien qui pouvait tout jouer. En cela, il a été sous-estimé, voire sous-évalué. Western, aventures, comédie, policier, thriller psychologique, film de guerre, épique... il était convaincant dans chacun des genres. Et dans certains, il est devenu une référence. Citons sa prestation dans la comédie de Wyler, Vacances Romaines, un must indémodable. Parmi ses autres films très populaires, il y a évidemment Moby Dick (de John Huston), Arabesque (de Stanley Donen, soit Charade à Londres), Duel au soleil (de King Vidor) ou encore Gentleman's Agreement (d'Elia Kazan). De Raoul Walsh à Martin Scorsese, Gregory Peck se sera frotté aux plus grands. On mettra deux cinéastes en exergue : Alfred Hitchcock qui a quasiment lancé son statut de star en le faisant jouer un psy plongé dans des rêves freudiens signés Dali. Et J.Lee Thompson (4 films au compteur dont Les Canons de Navarone).
Avec une véritable humilité, et contrairement à Mitchum, il avait une conscience professionnelle non feinte. Mitchum avec qui il a formé un étonnant duo/duel dans Cape Fear (l'original comme le remake). Car Peck, contrairement à nombreux de ses homologues, était aussi à l'aise avec les femmes qu'avec les hommes : Quinn, Niven, Astaire, Perkins, Matthau, Laurence Olivier, Mason, Curtis, Sharif...

Good guy à l'écran, good guy dans la vie. Il est normal de pleurer un tel artiste qui n'aura pas laissé l'ombre d'un soupçon malgré tous ses silences. "Sympathique", "digne", "le père de tous les acteurs", les fleurs vont être lancées sur sa tombe. Un homme droit. Cela ne l'a pas empêché d'être massacré par la critique. Les puristes le trouvaient ennuyeux, juste compétent, jamais dérangeant. Pourtant, derrière ses figures de héros, de journalistes comme de soldats, d'avocats comme de médecins, Peck insufflait de l'ironie, un second degré de lecture. Ils veulent tous changer le regard sur le monde. Tous ses personnages tentent de montrer la bonne voie à travers des voies pour le moins sinueuses, en tout cas loin d'être tranquilles. Et jamais il n'a déçu.
Sans doute son succès deurant trois décennies était du à sa sincérité, à cette sensibilité qui lui était propre. Ses rapports jamais conflictuels avec les réalisateurs lui ont permis d'être aimé par les professionnels comme par le public. Même si les générations à venir n'auront pas ce lien affectif avec un acteur aujourd'hui disparu, le voir et le revoir dans des films aussi intenses, souvent divertissants et intelligents, demeurera un plaisir atemporel. Comme une balade en scooter dans Rome.

vincy


 
 
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