David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LA GRANDE KATHARINE





Quelques jours après la disparition de Gregory Peck, le 7ème Art sacrifie sa plus grande légende vivante. Et la plus grande actrice américaine de l'histoire. N'ayons pas peur des mots. Katharine Hepburn était un patrimoine culturel national et considérée comme la Première dame du cinéma. Sans exagération. Jamais une comédienne n'aura eu tant d'influences dans la société, symbole précurseur de l'émancipation féminine, et autant d'Oscars. Dans la liste des 100 grands films romanesques de l'histoire, l'American Film Institute plaçait 6 films avec Hepburn. Seul Cary Grant faisait aussi bien. Et leur duo (Holiday, Bringing up Baby, The Philadelphia Story) faisait d'ailleurs merveille.
Evidemment, on se souvient davantage de son couple mythique, unique, avec Specer Tracy. Jamais mariés, ensemble jusqu'au dernier film de Tracy, jusqu'à son derneir souffle. Entre 42 et 67, les deux auront partagé 9 fois l'affiche. Un couple presque parfait (il ne quitta jamais sa femme malgré tout) et une magie à l'écran qui transformait les comédies américaines.
Plus âgé qu'elle, ils s'affrontaient avec des répliques cruelles et acides, dans des séquences parfois burlesques et hilarantes. Duo duel peu conventionnel, il illustrait une Amérique conservatrice tandis qu'elle lui lançait quelques idées progressistes au visage. A jamais leur association reste inscrite dans le celluloïd.

S'il y a deux grands Hepburn, tout le monde reconnaît à Katharine le titre d'impératrice. Sa beauté n'avait rien de classique et elle aimait porté les pantalons. Son esprit rebelle, sa vive parole son sens approprié de la répartie ou de la citation qui "tue" venait de son éducation bourgeoise, de son père médecin et de sa mère suffragette. Elle passera plus de temps à New York et en Nouvelle Angleterre qu'à Los Angeles. Pleine d'énergie (elle se plaignait qu'elle aurait pu faire trois plus de films, de pièces, de livres et qu'elle n'avait pas su profiter de son potentiel), elle vénérait le travail et aura donné de son talent de 1929 aux années 90. Et si on la connaissait surtout pour ses rôles au cinéma, elle fut aussi une grande comédienne à Broadway où elle joua, entre autres, The Philadeplhia Story (avant l'adaptation au cinéma), Le Marchand de Venise ou encore la comédie musicale Coco (elle légua son rôle à Danielle Darrieux).
D'autant que sa carrière cinématographique ne fut pas si linéaire, si rectiligne, si évidente. Sa "grande gueule", son indépendance d'esprit ne plaisaient pas aux producteurs. Elle n'a jamais été en adéquation avec les crtères physiques des actrices de son époque, ni Jean Arthur, ni Marilyn, ni Elizabeth Taylor. Mais son immense talent, sa facilité à se glisser aussi bien dans la comédie que dans l'aventure ou le drame, lui a permis de traverser les âges, de survivre au système, de continuer de jouer ici ou ailleurs.

Si elle n'a jamais tourné avec Hitchock ou Wilder, on l'a vue chez Cukor (8 fois), Wallace, Ford, Hawks, Stevens, Minnelli, Kazan, Capra, Huston, Lean, Mankiewicz, Lumet, Kramer, Beatty... Excusez du peu. Et on ne mentionnera pas les partenaires, de John Wayne à Montgomery Clift, de James Stewart à Laurence Olivier, d'Henry Fonda à Sidney Poitier, de Cary Grant, évidemment, à Peter O'Toole, d'Humphrey Bogart à Yul Brynner. Sans parler de sa passion avec le producteur et avionneur Howard Hughes... Son tempérament ne pouvait que coexister avec de tels fauves.

L'ironie fut pourtant d'avoir une carrière en dent de scie. Un Oscar dès son troisième film en 1933. Puis une série de flops qui lui valent le surnom de "poison du Box Office" en 1938. Même le cultissime L'impossible Monsieur bébé fut du nombre. C'est ainsi qu'elle retourne à Broadway pour jouer The Philadelphia Story, qu'elle reprend au cinéma. C'est sans aucun doute l'une des plus grandes comédies américaines. Et son triomphe réparera l'échec de ne pas avoir eu le rôle de Scarlett O'Hara. Mais d'autres grands personnages à sa hauteur l'attendent. Elle enchaîne les films avec Spencer, des hits rélaisés par Cukor la plupart du temps. Ils débutent leur collaboration avec Woman of the year en 42, et elle culminera avec Adam's Rib (Madame porte la culotte), en 49. Un monument dans le genre, où les deux comédiens s'en donnent à coeur joie à débattre leur linge sale au tribunal...
C'est en 51 qu'elle tourne l'un des films les plus marquants de sa carrière. En religieuse puritaine obligée de fuir son dispensaire avec un homme plutôt rustre et alcoolo, John Huston lui permet de dévoiler tous ses talents. African Queen inspirera un film à Eastwood et un livre à Hepburn. Il ouvre une mode du film "réalisé en Afrique", comme Mogambo ou Hatari.
On retiendra aussi Summertime, et les succès consécutifs, alors qu'elle tourne moins, Suddenly, last summer, Long day's journey into night, Guess who's coming to dinner? (qu'elle n'a jamais vu) The lion in winter. 4 films étalés sur 10 ans. On la retouvera une dernière fois dans un grand rôle dans On Golden Pond, hommage à un certain cinéma aujourd'hui disparu.

Elle se sera lentement éclipsée, en jouant pour la télé. Vaillante malgré de nombreuses hospitalisations depuis 20 ans, elle continuait de recevoir les honneurs et de vivre, son activité favorite. "La vie est dure. Après tout elle vous tue", disait-elle. Elle se sera battue pour ses rôles, créant un personnage de femme forte, autonome, déterminée, libre, égalitaire, avant l'heure. Star du siècle pour l'American Film Institute, ce fut son dernier été. Soudain.

vincy


 
 
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