David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LOST AND FOUND





Scarlett Johansson aurait pu se noyer dans les innombrables nouveaux visages qu'Hollywood nous offre chaque année, venus de la télé, le mannequinat, ou de productions pour ados. Mais voilà, Scarlett n'est pas une de ces bimbos du Texas ou de Californie. Elle n'a pas une beauté de magazine, ni des seins siliconés, encore moins une voix de blonde. Elle se singularise parce qu'elle se distingue des autres. Aussi bien dans ses choix, ou disons dans ceux qui la choisisse, que dans ce qu'elle dégage.
A l'instar d'une Kathleen Turner ou d'une Lauren Bacall, il y a d'abord cette voix, chaude, rocailleuse, sensuelle, plus mature que son âge. Les directeurs de casting n'apprécient pas mais elle préfère l'exploiter pour se différencier. Cette intelligence qui transparaît à travers ce visage entre deux âges, femme enfant ou fille prodigue, se traduit dans chacun de ses rôles les plus marquants. Et même dans sa vie. Scarlett Johansson avoue elle-même ne pas trouver attirant un homme de moins de trente ans, elle en a peine plus de vingt, et se plaît dans les bras de Benicio del Toro, 18 ans d'écart.
Cinématographiquement, on comprend la cohérence de son enchaînement : femme délaissée tombant amoureuse d'un vieil acteur (Lost in Translation), servante peu docile flirtant avec son maître (La jeune fille à la perle) ou encore fille intellectuelle s'affranchissant de son père (En bonne compagnie). Mais ça n'en aurait pas fait une vedette médiatique si, d'une part, les films n'avaient pas suscité autant d'intérêt, et si, d'autre part elle n'avait pas de perspectives alléchantes. 20 ans, et Johansson tourne ou s'apprête à tourner avec Woody Allen, Brian de Palma, Tom Cruise... De quoi faire monter le désir.
Sa carrière a commencé au théâtre, pas très loin de Broadway, sur une scène branchée, en compagnie d'Ethan Hawke, deux new yorkais réputés "cérébraux". C'était il y a plus de dix ans, déjà. Issue d'une famille recomposée, un frère jumeau, des parents divorcés, descendante de Danois et de Polonais, on la nomme Scarlett parce que sa mère, Mélanie, aime l'idée d'avoir un lien avec les personnages de Autant en emporte le vent. Elle réside entre son père, à New York, et sa mère, à Los Angeles. Grand écart culturel assuré. Cela explique peut être sa culture, européanisée, et son sens intuitif du marketing et du business (publicités inclues). Mais cela ne justifie pas un tel engouement, comparable aux débuts de Meryl Streep, Julianne Moore ou Holly Hunter. En fait ses débuts s'amorcent au milieu des années 90. Peu de gens ont vu Manny & Lo, mais elle obtient, à 12 ans, une première nomination comme meilleure actrice aux Independant Spirit Awards. Elle aime jouer. Depuis l'âge de trois ans, elle ressent cette flamme en elle. A 7 ans, faire ce métier devenait déjà une obsession. Redford l'engage pour jouer la fille pour laquelle on va murmurer à l'oreille des chevaux. Ce n'est pas son premier rôle, mais on la crédite d'un "Introducing ...". Scarlett au haras. La critique la remarque en progéniture de Scott-Thomas. Le réalisateur parle d'une fille de 13 ans qui en fait 30. Trop mature pour son âge? Peu importe car personne ne s'intéresse vraiment aux enfants acteurs, sauf s'ils sont dans des énormes hits. Elle suit plus la trace de Jodie Foster (elle a d'ailleurs vu Le Silence des Agneaux, à sa demande, quand elle avait 8 ans) que de Macauley Culkin. Entre le décalé Ghost World, culte, et un film des Coen (à Cannes), elle creuse son sillon. De quoi rendre crédible son ascension. Elle ne vient pas de nulle part.
Elle préférait arrêter le ballet et faire de nombreuses auditions pour des pubs. Elle ne cherchait pas la célébrité, comme tant d'autres. Amère potion qui rend malheureux, selon elle. Non, Scarlett Johansson pensait vraiment qu'elle était une actrice. Ses rêves précoces eurent du mal à se réaliser. Et sa patience fut mise à rude épreuve. Elle se fit inscrire à l'Institut Lee Strasberg, délaissant les publicités pour sa véritable vocation : la télévision et le cinéma.
Et le monde s'ouvrit plus facilement à elle. De Rob Reiner à Sean Connery, elle fit ses premiers pas dans des rôles insignifiants mais au sein de casting béton, qui lui apprirent beaucoup. Ce qui fit la différence c'est évidemment Manny & Lo, réalisé par l'ancienne assistante de Jim Jarmusch. Déjà la famille cinématographique évolue. Mélodrame social, l'actrice porte le film avec le rôle de la petite soeur et de la narratrice. De quoi intéresser une autre jeune réalisatrice en devenir... Sofia Coppola. Entre temps elle accepte des films plus que médiocres, sequels ou séries B. Futurs nanars qui seront ré-exploités par les producteurs suite à ses triomphes ultérieurs...
Car son charme, son regard gourmand et mystérieux, sa bouche énigmatique en font une comédienne hors du temps, non soumise à une mode ou des tendance. Aussi lorsque le générique de Lost in Translation se fixe sur sa culotte presque transparente, la star qui est en elle peut naître. Entre son ennui dans l'hôtel de Tokyo et son envie de s'amuser avec un homme marié, on se dit qu'il s'agit d'un beau résumé de sa personnalité : le regard affligé devant la bêtise d'Hollywood et la curiosité innée de découvrir un temple à Kyoto. Le film est un succès mondial, un coup de coeur des cinéphiles et lui vaut de nombreux prix. On ne parle pas seulement de révélation. Mais de consécration. Elle se mue en actrice précieuse grâce à un film chic, élégant, léger et dramatique. Et, dans le même temps, elle devient modèle de Vermeer, et nous enchante avec un rôle tout aussi introverti et clairvoyant dans une production européenne, tout aussi esthétique. Peu de sexe, mais une tension amoureuse qui lui sied bien, dans un cadre raffiné. Diaphane, la jolie Scarlett continue de jouer avec plus vieux qu'elle et les couples de son âge résistent rarement. Le mignon et col blanc Topher Grace ne vaudra jamais un Colin Firth en peintre ou un alcoolo de John Travolta.
Smart, la Miss devient une des comédiennes les plus fascinantes du moment. De cinéastes "in" en vétérans respectables, de comédiens grisonnants en personnages émancipés, Scarlett Johansson cumule les expériences et sort petit à petit de son adolescence pour aborder des rôles plus "dangereux", dans des genres variés. Si on a peu de respect pour Michael Bay, elle sera quand même la partenaire d'Ewan Mc Gregor dans un thriller d'anticipation à gros moyens. De quoi la rendre, en cas de hit, une star. Elle trouve, à côté, des productions plus modestes, plus artistiques. Pas de quoi se perdre dans la cosmopolite et polyglotte Hollywood.

vincy


 
 
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