David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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SLY, L'ETALON AMERICAIN





Survivant d'une enfance difficile dû à une relation laborieuse avec son père, le jeune Sylvester Stallone se passionne pour la culture physique dès l'âge de 12 ans. Mauvais élève, il est renvoyé de quatorze écoles en onze ans mais, ironie du sort, finira par devenir professeur de gymnastique au Collège Américain de Genève. De retour aux Etats-Unis, Stallone étudie d'abord l'art dramatique à Miami pour ensuite écumer les différents castings de New York. On le retrouve alors dans différentes pièces de théâtre, la série télévisée Kojak, et même en vedette d'un film érotique, L'étalon italien. Tout un programme de chaîne câblée.

Milieu des années 70. L'Amérique est en crise économique, politique, morale. Lassé d'attendre le rôle de sa vie, il écrit Rocky, l'histoire d'un boxeur qui, parti de rien, devient un champion du ring. Le scénario intéresse plusieurs studios mais ils souhaitent confier le rôle principal à une star établie telle que James Caan, Robert Redford ou Burt Reynolds. Stallone refuse de vendre son script s'il n'obtient pas la garantie de jouer le rôle titre, ce qu'il finit par obtenir. De là, le film est un énorme succès : 117 millions de recettes pour un budget de 960 000 $, dix nominations aux Oscars. Stallone est nommé comme acteur et scénariste (un exploit digne de Chaplin ou Allen) et le film repart avec 3 statuettes et pas des moindres : film, réalisateur, montage. Au même titre que son personnage de Rocky, la carrière de Stallone décolle enfin, mettant K.O. les valeurs établies de l'époque. Il y aura cinq autres suites, et endossera la casquette du réalisateur pour toutes excepté le cinquième épisode. On peut considérer ce rôle comme étant le plus proche de lui puisque le personnage de la série évoluant au même titre que la vie de son interprète. En 1982, il se créé un autre personnage : Rambo, un vétéran de la guerre du Vietnam confronté à la hargne d‚un shérif de province. Loin des clichés que l'on peut lui attribuer à force de parodies, le premier Rambo n'est pas un film d'action, un film sensoriel et critique (tout est là encore un combat pour la survie). Là encore l'Amérique de Stallone est traumatisée, en souffrance, et cherche son sauveur. Les Rambo 2 & 3 détruiront artistiquement le personnage le transformant en "action hero" caricatural. Tout comme les suites de Rocky, la série penche fortement dans le spectaculaire, délaissant les bleus à l'âme et la fièvre dans le sang. Mais avec ses deux rôles, Stallone est devenu l'un des acteurs les mieux payés d'Hollywood. Aujourd'hui encore, le grand public (et même l'inconscient collectif) ne se souvient que de ces deux personnages, et pour cause, l'acteur s'est très vite emprisonné à des ersatz de messie à gros biceps. Ca assure en dollars mais ça fait rire quelques années plus tard. Des films de "genre" de bien piètre qualité : Cobra, Judge Dredd, Haute sécurité, Over the Top... On sauvera peu-être Tango & Cash, un peu plus dense et divertissant. L'acteur a reçu un record de 30 nominations aux Razzie Awards, ces prix américains couronnant les pires prestations cinématographiques . Une fois sur trois il l'a emporté. Le comédien qu'il aurait pu être devient une icône incarnant un cinéma envahissant. Malgré lui, sa destruction est programmée.

Stallone reste une star du film d'action pendant les années 80 et même 90, au même titre qu'Arnold Schwarzenegger, le seul à lui faire de l'ombre. Les deux et Bruce Willis (petit jeunot à gros muscles) vont donner naissance à la chaîne de restaurant Planet Hollywood, symbole (qui leur va bien) de la surpuissance américaine. Fast food et matraquage marketing. Cependant, pour Stallone les gros budgets seront le round de trop. Après quelques déceptions au box office (dont ses duos avec Banderas, Assassins et Sharon Stone, The Specialist), Stallone s'aventure dans un film catastrophe. Ce sera la sienne. En 1996, Daylight, 80 millions de $ de budget, est un échec cinglant, et n'en rapporte même pas la moitié sur le sol américain. Espérant un effet à la Travolta dans Pulp Fiction, désespéré ou au contraire plein d'espoirs, Sylvester Stallone se résigne à baisser son cachet et accepte un salaire de 60 000 dollars pour jouer dans Copland. La critique adore son personnage de flic de banlieue. On croit à une renaissance. Ce sera le chant du cygne. Les deux autres films qu'on retiendra sont Demolition Man, film d'action futuriste et sympathique, dans lequel il affronte Wesley Snipes, et Cliffhanger, dernier sommet (mérité ceci dit) de son Box office. 255 millions de $ dans le monde pour le voir se balançant dans le vide dans un thriller efficace. A chaque fois, fans et cinéphiles croient à sa résurrection. Elle n'arrivera pas.

Du coup il devient un de ces "vieux" qu'on invite à faire la fête pour frimer. La voix d'une fourmi soldat dans Fourmiz, un faiseur de jouets dans Spy kids 3, une guest star dans Taxi 3. N'oublions pas son virage raté dans la comédie (Oscar, Arrète ou ma mère va tirer, L'embrouille est dans le sac). Il n'a plus de public. Son étoile pâlit fortement vers le "has been". Les années 2000 se révèlent difficiles pour cette ex-star, et Stallone enchaîne bientôt les échecs critiques et publics : Get Carter, Driven, Les Maîtres du jeu... Il s'essaye également à la télé réalité en animant le show de la NBC, The Contender sur l'univers de la boxe. Faut bien remplir le frigo. Pas mauvais bougre, balèze sympathique et bon camarade, à 60 ans, l'acteur décide de renouer avec le succès avec les anciennes recettes, tandis qu'il tourne de plus en plus pour le petit écran. C'est dans les vieux pots... Ceux de Rocky Balboa et de John Rambo. En 2006, il enfile à nouveau les gants dans un Rocky Balboa en décalage avec son temps et en hommage à son héros. Il enchaîne avec une nouvelle mission de Rambo IV que l'on espère doté de plus de neurones et de moins de testostérone que dans ses dernières (més)aventures. Il se dit également intéressé pour tourner dans un Tarantino,The Inglorious Bastard, un autre film de guerre. Mais peut-être que Sly devra chercher ailleurs sa renaissance. Dans l'esprit des spectateurs, il incarne sans doute trop l'image d'une Amérique reagannienne, stéréotypée, sûrement déformée, arrogante, victorieuse, peut-être oubliée, et même fanée. Roi d'un jour, héros toujours?

ninteen


 
 
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