David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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UNE PART DE BRIE





C’est toujours dangereux d’obtenir un Oscar de la meilleure actrice quand on est jeune. Ça a fracassé de nombreuses carrières pourtant prometteuses. Surtout quand on l’obtient pour un rôle aussi fort que celui qu’interprète Brie Larson dans Room. Souvenez-vous Halle Berry dans Monster’s Ball. Et que dire des filmographies erratiques post-Oscars d’Holly Hunter, Gwyneth Paltrow, Hilary Swank ou Reese Witherspoon ?

Mais Brie Larson s’accroche. Pas encore la trentaine, et déjà vingt ans de métier. A l’âge de sept ans, elle est l’une des plus jeunes étudiantes du Conservatoire et migre dans la foulée à Los Angeles où elle fait ses débuts à la télévision. Comme toutes les pré-pubères qui savent ce qu’est un agent et un avocat avant de savoir où se situent Cannes ou Toronto, elle bosse dans des comédies, des films familiaux et des séries télévisées qui alimentent la carte de crédit.

Pourtant Brie Larson n’est pas tout à fait comme les autres. Elle n’a jamais aimé la célébrité, elle est d’ailleurs très mal à l’aise avec les autographes, et a enchaîné en parallèle une carrière de chanteuse et de musicienne. Elle possède d’ailleurs son propre label, et a déjà sorti un album. Elle vit d’ailleurs avec un chanteur, Alex Greenwald (du groupe Phantom Planet). Pas du genre à s’éterniser sur sa vie privée, hormis qu’un conflit larvé avec son père lui a fait couper les ponts, elle veut être reconnue pour son boulot. Et juste ça.

Et c’est peu de dire qu’elle a bossé avant de décrocher son Oscar en 2016 : une vingtaine de longs métrages et une quinzaine d’épisodes, de séries ou de films télévisés. C’est d’ailleurs la série United States of Tara, avec Toni Collette, qui l’a révèle en 2009.
Les producteurs la repèrent et de nouvelles opportunités s’offrent à celle qui était abonnées à la figuration dans des films qui n’ont même pas osé traverser l’Atlantique.

En 2010, elle est engagée en étudiante un peu déjantée par Noah Baumbach dans la comédie-dramatique-psychologique et bavarde Greenberg. Elle s’amuse aussi dans Scott Pilgrim, où elle est l’ex du fameux Scott, super-héros malgré lui et assez maladroit, et chanteuse par la même occasion. On la croise ensuite dans le drame policier Rempart et dans 21 Jump Street (Jonah Hill tombe amoureux d’elle, qui a tendance a préféré Dave Franco, c’est dire le rôle de composition). Bref, on a du mal à la suivre, à la repérer même. Blonde au joli visage, elle pourrait être substituable.

Il faut attendre Don Jon, en 2013 pour qu’on la remarque. Elle y est la sœur de Joseph Gordon-Levitt qui signe là son premier film en tant que réalisateur, ode à la branlette et au matage de films X. La même année, elle reste cantonnée dans un autre second-rôle, dans The Spectacular Now, film indé autour de deux ados, où elle parvient à se faire une petite place en petite amie à côté de la plaque. Et toujours en 2013, Brie Larson se fait un nom avec States of Grace (Short Term 12), triplement primé à Locarno, dont un prix pour elle comme meilleure actrice. En éducatrice spécialisée, elle révèle une face d’elle-même, qu’on retrouvera dans Room : un personnage féminin abrupt et séduisant, protecteur et distant.

Mais, soucieuse qu’on ne l’enferme pas dans une case, conquérant sa liberté film après film, pas prête à tout lors d’auditions qu’elle qualifie souvent de sexistes, mais capable de tenir la jambe à un réalisateur durant des heures pour avoir un rôle, Brie Larson s’aventure dans différents genres comme l’action (The Gambler, avec Mark Wahlberg), la comédie pure (Crazy Amy, de Judd Apatow) ou le bockbuster (Kong : Skull Island).

Brianne Sidonie Desaulniers, c’est son vrai nom, so french, entre temps, a tourné Room. Tournage physiquement éprouvant (elle a du beaucoup maigrir pour être cette mère séquestrée durant des années avec son fils dans une cabane de la taille d’une chambre), elle livre une performance au sens hollywoodien du terme, en y apportant de réelles nuances et même quelques subtilités pour en faire un personnage à la fois aimable mais jamais apitoyant. Cette cérébrale un peu déjantée, fan de chewing gum et un peu dérangée par la pression qu’exerce son métier, ne veut surtout pas être piégée par un style de cinéma, un genre de rôle ou un stéréotype de personnage.

Brie Larson ne veut pas qu’on la prenne pour ce qu’elle n’est pas. Elle choisit ses films en fonction des réalisateurs, de ses propres capacités ou émotions. Pas narcissique, ni égocentrique, elle aime bien l’idée qu’on ne puisse pas la cerner. « Je suis comme tout le monde, je n’ai aucune raison de laisser penser aux gens que je suis supérieure » explique-t-elle. « Moi-même, je ne suis pas sûre de me cerner… »

vincy


 
 
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