Cannes 2017 : Qui est Stacy Martin ?

Posté par MpM, le 17 mai 2017, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Vous ne connaissez peut-être pas son nom, mais si vous avez vu son visage, ne serait-ce qu'une fois, alors vous ne pourrez plus l'oublier. Stacy Martin, jeune actrice franco-britannique née en 1991, évoque Liv Tyler à ses débuts, tout en fraîcheur et délicatesse, avec des airs de Madone magnétique qui fascinent réalisateurs comme spectateurs.

Evidemment remarquée très tôt, elle est d'abord mannequin ("une activité annexe pour payer mes cours de comédie" explique-t-elle), avant d'être choisie par Lars von Trier pour incarner le personnage de Joe, l'héroïne de Nymphomaniac (2013), dans sa période adolescente. Tout de suite, on est aimanté. Les scènes où elle apparaît sont les plus réussies, les plus gracieuses. On croit à sa fausse candeur, à ses désirs irrépressibles, à sa douleur. Elle fait oublier tout le reste du film et rend la performance de Charlotte Gainsbourg (qui reprend le flambeau du personnage adulte) un peu fade.

Après l'univers sulfureux du cinéaste danois (et pas mal de scènes de nudité), elle rejoint la fresque fantastique Tale of tales de Matteo Garrone qui est sélectionnée en compétition à Cannes en 2015. Symboliquement, elle y incarne la quintessence de la jeunesse et de la beauté, une forme de miracle inaccessible et enchanteur. Inutile de se demander pourquoi le cinéaste italien a fait appel à elle... elle est globalement la jeune femme que l'on rêverait tous d'être (oui, oui, hommes compris).

2015 est définitivement son année puisqu'on la retrouve également à l'affiche de La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil de Joann Sfar (dans le rôle secondaire mais venimeux d'Anita, la bonne copine de l'héroïne), Winter de Heidi Greensmith et surtout Taj Mahal de Nicolas Saada.

Dans ce quasi huis-clos terrifiant mais minimaliste, c'est sur son visage que se déroule toute l’action du film. La frêle jeune fille, d’une pâleur de plus en plus extrême au fur et à mesure qu’avance l’intrigue, est presque de tous les plans. Ses yeux reflètent l’horreur, son corps accuse la progression fulgurante de l'angoisse. Seule dans la salle de bains, rampant sous le lit, épiant le moindre bruit, elle devient une bête traquée, prise au piège, dont le moindre geste peut s’avérer fatal. Le film est extrêmement puissant et elle y est magistrale. Le résultat ne se fait pas attendre : elle figure dans la première liste des révélations pour les César 2016. Elle n'est pas dans le quinté final, mais on se dit que ce n'est plus qu'une question de temps... et de rôle.

Depuis, on l'a aperçue chez Ben Wheatley (High rise), dans L'enfance d'un chef de Brady Corbet (primé à Venise) et The last photograph de Danny Huston (non sortis en France). Mais c'est surtout dans Le redoutable de Michel Hazanavicius, en Anne Wiazemsky aux côtés de Louis Garrel en Jean-Luc Godard que l'on a hâte de la retrouver. Comme un passage de relais symbolique entre deux générations de cinéma ?

Tags liés à cet article : , , , , , , .

exprimez-vous
Exprimez-vous

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.