David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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Personne n'est irremplaçable ont l'habitude de dire les cyniques.
Il est des artistes qui non seulement ont laissé une empreinte indélébile mais à qui personne n'a pu succéder parce qu'ils possédaient au plus haut degré un don de sympathie et de présence, kadın sex shop un magnétisme extraordinaire.
Marilyn Monroe, par exemple. Elle n'était pas la plus grande des comédiennes mais, par contre, fascinante à l'extrême. Il y eut Jean Gabin et Gérard Philipe. Et puis Fernandel et Bourvil. Des comiques mélancoliques et attachants.
La plus belle arme de ce dernier était son humanité. De qualité supérieure, celle-là, émouvante dans sa simplicité, son dépouillement. Elle imprégna tous ses personnages et enrichissait le spectateur qu'il prenait dans sa confidence. Tous les films qu'il tourna ne furent certes d'égale valeur mais leur caractéristique néanmoins était que, par son don de présence, Bourvil parvenait à leur conférer une dimension supplémentaire. Et chaque fois que s'offrait la possibilité d'incarner un personnage vraiment valable, alors cela devenait merveilleux.

Sa bonté surgissait en surface, tout ce qui était en lui, et inné, l'habillait d'un habit rutilant. Il adorait faire rire, répandre la bonne humeur: c'est d'ailleurs ce qui l'orienta vers le métier qu'il allait faire sien. Mais il savait faire pleurer aussi et ce avec les moyens les plus simples, avec un élan venu du coeur tout simplement.
Il a raconté ses débuts d'une façon toute simple: "Comme je n'étais pas exactement un cancre, mes parents avaient décidé que je deviendrais instituteur. Je devais malheureusement les décevoir dans ce domaine-là. C'est pourquoi ils me virent fermier. Seulement voilà: mon obsession à moi c'était d'amuser les gens. Voyez-vous, j'étais une nature résolument optimiste...".
Bourvil voulait chanter et il participa de ce fait à quelques crochets radiophoniques. Les résultats s'avérèrent aussitôt décourageants. C'est aussi à ce moment précis que la guerre éclata et il endossa l'uniforme militaire. Après sa démobilisation, il se mit à écrire ses propres chansons. D'un ton insolite, leur originalité dérangea pas mal, ce qui lui fit dire encore: "J'ai reçu plus d'une tomate sur le nez à Montmartre où j'essayais, et j'insiste sur le mot, de les chanter dans les boîtes de nuit. On ne me demandait jamais de revenir. Mais, né têtu, rien ne parvenait à me décourager. On me flanquait dehors par une porte et je revenais par une autre. C'est ainsi que mon insistance me valut des contrats...".

Tout poète a classiquement sa muse, chaque artiste son inspiratrice. Celle d'André Zacharie Raimbourg, alias Bourvil, s'appelait Jane Lefrique. Elle fut la femme de sa vie, la mère de ses deux fils, sa compagnie des mauvais et des bons jours. Un amour qui dura une existence tout entière. Cet aveu le confirme: "J'ai la chance d'avoir une épouse extraordinaire, pas une mère-poule mais une mère. Et qui a su élever nos enfants merveilleusement." Dans un milieu où on change si facilement de partenaire, où rien ne semble plus fragile que les liens matrimoniaux, où amour rime rarement avec toujours, pas de plus émouvant compliment! Bourvil avait trop de bon sens pour dire des choses en lesquelles il ne croyait pas et il haïssait les lieux communs, l'hyprocrisie. Tout l'opposé d'un tricheur en somme, simplement un Père Tranquille avec les vertus que le terme implique et qui faisait du cinéma parce que cela correspondait à son rêve intérieur. Mais ni le métier, ni les fausses valeurs - surtout pas! - ne parvinrent à corrompre son équilibre, sa bonté innée. C'est en cela qu'il fut grand, Bourvil! Et que son art parut magnifié à travers ses qualités d'honnête homme.

Il en était encore à sa période montmartroise, doublée de ses activités à la radio, quand on vint lui offrir l'occasion de débuter à l'écran. Il parut surpris, estimant qu'il n'avait vraiment pas le physique de l'emploi, acceptant néanmoins parce que, né curieux aussi - surtout! - parce que le cinéma allait lui permettre d'arrondir ses fins de mois. Ainsi, il fit La Ferme du pendu. L'année suivante, André Berthomieu vint le trouver avec une idée de scénario i inspirée d'une de ses chansons, Pas si bête. Et ce titre, il devait l'illustrer durant les transactions du contrat, lorsque les producteurs se mirent à marchander. Et de dire: "J'avais prévenu Berthomieu que j'avais 17 jeux de physionomie, ce qu'il semblait trouver intéressant. Seulement, comme les gens de cinéma ma voulaient au rabais, je ne leur vendis qu'une partie des expressions en question...". Ce qui n'empêcha nullement Pas si bête de se transformer en vrai succès commercial. Bourvil était lancé.

Il y eut à partir de là les bons films et de moins bons. La plus grande déception de cette période fut incontestablement l'échec de Miquette et sa mère, pourtant mis en scène par un grand: Henri-Georges Clouzot. Bourvil avait été abasourdi lorsque cet "important monsieur" vint lui offrir de jouer sous ses ordres. Expérience envoûtante mais, après coup, s'avéra plutôt un désastre: la presse fut exécrable, le public s'abstint. Alors Bourvil fit Le Rosier de Madame Husson et Le Trou Normand. Et, plusieurs films plus loin, il y eut le triomphe de La Traversée de Paris, qui lui valut le Grand Prix d'interprétation à Venise. Faut dire qu'il en impose à Gabin, et qu'à la fin, sans émoi, il touche! Il n'en crut pas ses yeux, ni ses oreilles: "Mais c'est Jean Gabin qui le méritait", devait-il s'exclamer. Chaque étape allait être constructive à partir de là. D'autant plus qu'il eut les rôles les plus contrastés: l'odieux mari de Michèle Morgan dans Le Miroir à deux faces, les films avec Jean Marais, le juge d'instruction intègre des Bonnes causes, le bouleversant Fortunat, les énormes succès populaires avec Louis de Funès (à peu près tous les français ont vu La Grande Vadrouille en salles ou à la télé). Et puis, au début de sa fatidique année 1970, Le Cercle rouge, suivi du Mur de l'Atlantique. Soudain, ce 23 septembre-là, vint l'annonce que Bourvil n'était plus, ce qui parut incroyable. On était tellement habitué à le retrouver régulièrement et il n'avait que 53 ans. anal sex

Il fut un homme qui osa dire qu'il était heureux et qui avait même le courage d'insister sur le fait que "sa famille était sa grande richesse". Il est vrai que, né humble, il le resta toute sa vie durant. De plus, pas matérialiste du tout, laissant à son impresario le soin de discuter les termes de ses contrats. Un miracle de conscience professionnelle comme de modestie, sans une ombre de vanité, n'éprouvant pas le besoin d'avoir une voiture de luxe ou château, tout juste de quoi vivre confortablement et de donner une solide éducation à ses fils, de faire d'eux des hommes. Quand on allait chez lui, on buvait du rouge, pas du champagne. Et sûrement pas de l'eau ferrigineuse! Le coeur sur la main en permanence, faisant le bien autour de lui, sans ostentation: le contraire eut été tout à fait à l'opposé de ses principes bourgeois.
Tel fut Bourvil: un grand honnête homme qui parvint, dans ses films et ses succès de scène, à donner de l'existence une image que les foules aimaient et comprenaient. C'est pourquoi tous le pleurèrent comme un ami, un vrai. Pour l'instant perosnne ne l'a remplaçé. Mais il a des héritiers, comme Poelvoorde.

chris (et vincy)


 
 
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