David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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MAM'ZELLE JEANNE





Cette actrice dont la vie est jalonnée de coups de foudre s'est chaque fois donnée toute entière, avec sincérité, à ses passions. Grâce à cela, elle est devenue l'une des premières actrices de France. Une légende vivante, entre muse de la Nouvelle Vague, égérie du paris culte et cultivée, statue éclairant les arts.
Pourtant, Jeanne Moreau a été longtemps considérée comme celle par qui le scandale arrive, réputation acquise par les nombreux rôles libertins qu'elle a interprétés. Mais Jeanne Moreau n'a-t-elle pas été avant tout un reflet d'une société qui refusait de se voir ?
replica watches La carrière de cette grande actrice est aussi parsemée de nombreuses haltes, grâce auxquelles elle a su garder son équilibre de femme. Face à ce métier qui transforme en marionnettes tous ceux qui n'ont pas assez de caractère, elle a cessé de se laisser dévorer... Malgré cette passion qui la ronge en permanence...
Actrice fétiche des plus grands réalisateurs du monde, notamment Orson Welles, elle a su donner leur chance à de jeunes metteurs en scène, acceptant même des rôles secondaires, qui, auraient pu, à la rigueur, nuire à sa carrière. Essuyant parfois des échecs, dont de nombreuses vedettes n'auraient pu se relever, Jeanne Moreau a su habilement affronter toutes les embûches mises sur son chemin.
Parcours d'une star
Fille d'un hôtelier et d'une ex-danseuse des Tiller Girls, elle décide de devenir actrice le jour où elle voit Antigone de Jean Anouilh. A l'insu de ses parents, elle suit des cours d'art dramatique chez Denis d'Inès, et entre, six mois plus tard, au Conservatoire. Elle débute ainsi sur une scène en 1947, dans le prestigieux cadre du Festival d'Avignon où, avec le Théâtre Populaire de Jean Vilar, elle interprète La terrasse de midi.
La Maison de Molière ne pouvait rester indifférente à cette jeune comédienne. Jeanne Moreau se voit ainsi proposer un contrat de quatre ans qui l'unit à la Comédie Française. Le succès qu'elle y remporte est retentissant. Mais son caractère aventureux la pousse à quitter la célèbre compagnie. Elle retourne chez Jean Vilar et, un an après, on la retrouve sur les théâtres des boulevards.
Parallèlement au théâtre, elle débute ce qui va s'avérer être une des carrières les plus prestigieuses du cinéma français. Des petits rôles d'abord, notamment dans le célèbre Touchez pas au grisbi, puis elle éclate dans Ascenseur pour l'échafaud et Les amants, film qui apporta un souffle de scandale. Elle aime le souffre...
En 1960, Jeanne Moreau obtient le Prix d'interprétation féminine à Cannes pour Moderato Cantabile. Depuis, cette actrice s'est façonnée une carrière incomparable, sous la houlette des plus grands réalisateurs de notre temps : d'Orson Welles (Falstaff) à Luis Buñuel (Le journal d'une femme de chambre), tous ont unanimement salué son professionnalisme et sa force de caractère. Mais à force de cotoyer de tels talents, Jeanne Moreau veut entrer aussi dans leur monde secret. En 1975, elle franchit le cap, et, pour la première fois, se retrouve derrière la caméra, avec Lumière, pour évoquer délicatement la vie de quatre comédienne. Jeanne Moreau ne pouvait rester sur cette tentative : trois ans après, elle reprend sa caméra et dirige un autre monstre sacré : Simone Signoret. Deux générations de dames se croisent. Elle se fera piquer le rôle par Darrieux dans 8 femmes, mais hormis la Danielle et la Michèle, quelle autre doyenne a marqué nos mémoires de cinéphiles avec des personnages tantôt branque, tantôt littéraires?
Des personnages très variés qu'elle interprète, on retiendra ses rôles sublimes, dans Jules et Jim, La mariée était en noir, Le Procès, La Baie des anges... Orson Welles eu pour elle ce compliment : "C'est la meilleure actrice du monde. "

Récompenses
Enfin, Jeanne Moreau obtient le César de la meilleure actrice en 1992 pour La Vieille qui marchait dans la mer. Garce de mamie, et ça lui va bien tous ces gros mots... Son oeuvre est doublement couronnée. D'abord, elle reçoit un Lion d'or de la carrière à la Mostra Internationale de Venise en 1992.
Puis, à 70 ans, Jeanne Moreau a reçu le 1er octobre 1998 à Los Angeles un Oscar pour l'ensemble de sa carrière, lors d'une cérémonie présidée par son amie Sharon Stone. Au départ réticente face à la perspective de recevoir cet hommage, elle avoua : Il fallait regarder en arrière et Le passé ne m'emballe pas. Mais Le passé, c'est magnifique. Le passé, c'est ce qui m'a fait et je suis très contente d'avoir regardé en arrière.

Jeanne et le public formidable (Anne sophie)
A 48 heures d’intervalle, Jeanne Moreau a honoré de sa présence deux festivals qui se tiennent actuellement en région parisienne. Dans la forme, tout a opposé ces deux événements : d’un côté à Créteil, une véritable standing ovation à l’américaine pour Jeanne Moreau , de l’autre à Bobigny, une admiration témoignée avec davantage de sobriété. Mais sur le fond dans les deux cas, un très beau moment de partage entre l’actrice et son public.
Deux festivals et deux occasions profondémment différentes de voir, d’écouter et d’aimer Jeanne Moreau. Au départ pourtant, tant à Créteil où se déroule le festival de films de femmes qu’à Bobigny où ont lieu les rencontres théâtre et cinéma, les deux soirées hommage dédiées à la grande actrice se sont déroulées à l’identique : d’abord une projection d’un des films de Jeanne Moreau en sa présence, ensuite une discussion avec le public. Alors est-ce le film projeté - La baie des anges de Jacques Demy à Créteil, Mademoiselle de Tony Richardson à Bobigny - , ou bien l’accueil réservé à Jeanne Moreau dans les deux endroits ou encore l’échange qui a suivi entre l’actrice et son public, toujours est-il que ces deux rencontres n’ont pas eu grand chose à voir l’une avec l’autre. C’est en effet dans un registre bien différent que chacune d’elles a offert un magnifique moment de cinéma et de partage entre une actrice et son public.
A Créteil, c’était réellement la star Jeanne Moreau que l’on accueillait. Devant la Maison des arts, le tapis rouge avait été déroulé et lorsque l’actrice a fait son entrée dans la salle, les 900 personnes qui l’attendaient se sont alors instantanément levées. Pour quelqu’un d’habitué aux ovations comme l’est Jeanne Moreau, cela aurait pu paraître tout à fait normal. Mais la spontanéité et l’élan du public ont réellement ce soir là surpris l’actrice. Alors l’hommage a été d’un bout à l’autre profondémment joyeux. Et Jeanne Moreau toujours prête à mettre une pointe d’humour dans ses paroles. A propos de La baie des anges, elle dit : "Vous verrez se dérouler devant vous l’histoire d’une passion considerée quelquefois comme une maladie, nous sommes souvent malades n’est-ce pas ? ". Lorsqu’on l’interroge sur les points communs qui réunissent tous les personnages qu’elle a interprétés , elle redevient sérieuse : "la particularité, c’est qu’elles vont au bout et qu’elles y vont de leur plein grè, avec lucidité, sans sentimentalité et tout à fait naturellement. Je pense qu’une vie réussie, c’est une vie où l’on arrive à être soi, où l’on n’a pas l’impression qu’on a été blousé, trompé. Ce qui est important, c’est de faire ce qu’on doit faire, avec qui on doit le faire, au moment où on doit le faire". Autre ambiance pour la venue de Jeanne Moreau à Bobigny cette fois, deux jours après Créteil. Pas de tapis rouge ce jour là mais au contraire une arrivée toute simple dans la salle du Magic cinéma aux dimensions nettement plus modestes que celles de la Maison des arts de Créteil. Comme les organisateurs ne savaient pas si les fauteuils suffiraient à accueillir tout le monde, des chaises ont été rajoutées à l’arrière. Si bien que la spectateur a presque l’impression de se retrouver dans la salle d’un cinema paradiso. Des applaudissements pour Jeanne Moreau mais pas tout à fait les mêmes que ceux de Créteil. Ils ne sont pas moins francs, moins chaleureux ces applaudissements , mais il y a une sorte de retenue comme si dans le même temps qu’ils voyaient Jeanne Moreau, les spectateurs réalisaient tout doucement que l’actrice qui leur a donné tant d’émotions étaient réellement là ce soir. Là aussi la rencontre avec le public a été belle mais comme empreinte d’une certaine gravité, le sujet du film de Tony Richardson y étant aussi sans doute pour beaucoup . Le personnage de Mademoiselle qu’interprête Jeanne Moreau est en effet à lui seul un condensé de la complexité qui habite l’être humain, "les zones d’ombre et la lumière, le bien et le mal" résume Jeanne moreau qui confie au grand étonnement de la salle ne jamais avoir vu le film dans son intégralité jusque là. Parmi le public, les questions fusent. Interrogée sur les raisons qui l’ont poussé à vouloir devenir comédienne, Jeanne Moreau répond : "Il y a des personnes qui pour trouver des choses explorent la planète, moi ce que j’ai toujours voulu explorer c’est le fonds, le tréfonds de l’âme humaine ." Une spectatrice compare Mademoiselle et Les Amant de Louis Malle. Avant de poser sa quesstion, elle développe son point de vue, formule certaines propositions. Jeanne Moreau lui dit qu’elle se réjouit de la voir réagir comme cela. Et effectivement, dans l’exubérance à Créteil, avec davantage de retenue à Bobigny, c’est avant tout de réactions fortes dont il s’est agi. Celles d’un public profondémment respectueux de la carrière accomplie par l’une de nos plus grandes actrices.

chris, anne so, vincy


 
 
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