David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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DEVINE QUI VIENT DINER ?





Si le rire est le propre de l'homme, faire rire n'en est pas moins délicat. Avouons que rares furent les comédies françaises produites ces dernières années à la hauteur de leur appellation. Faire rire est un métier, et comme dans toute branche de métier, il y a les gros industriels et les petits artisans amoureux du travail bien fait. Francis Veber fait partie de cette dernière catégorie.
Le succès récent du Dîner de Cons (9,3 millions d'entrées) propulse le film à la tête de ce genre de cinéma et surenchérit la côte du réalisateur devant d'autres cinéastes de la même génération, tel qu'un Claude Zidi, désormais bien fatigué par longue carrière.
Né en 1937, Veber se distingue dès 1968 par ses qualités d'auteur en rédigeant sa première pièce de théâtre, L'enlèvement, qui, aux vues de son succès, persuadera définitivement le jeune homme de persister dans la voie de l'écriture. Pourtant, outre le grand adorateur de la scène, Francis Veber est avant tout un passionné de cinéma. Féru des oeuvres de Frank Capra ou Leo McCarey, il met à profit ses nombreuses influences pour se concentrer exclusivement sur le registre du rire. Il signe dès lors les scripts et les dialogues de classiques tels que L'emmerdeur, avec Brel et Ventura, ou encore Le grand blond avec une chaussure noire, prémisse d'une collaboration fructueuse avec Pierre Richard en personnage naïf et maladroit. Veber ne saura pas résister bien longtemps à la volonté de donner corps lui-même aux scénarios qui émergent de son cerveau fertile. Il passera donc derrière la caméra en 1976 en réalisant Le jouet, une fois encore avec Pierre Richard dans le rôle principal. C'est lors de l'écriture du script que Veber reprend ce personnage fictif de François Perrin (déjà utilisé dans Le grand blond), et s'amusera ensuite à le réemployer dans la plupart des films suivants. En metteur en scène fétichiste, il développera ainsi trois personnages bien déterminés : François Perrin, François Pignon et Campana. Perrin représente le pigeon à accommoder à toutes sauces (Pierre Richard dans Le jouet, La chèvre, On aura tout vu, ou encore Patrick Bruel dans Le jaguar). Pignon incarne quant à lui le parfait idiot, toujours partant pour accumuler les gaffes (Pierre Richard dans Le fugitif et Les compères, Jacques Brel dans L'emmerdeur, et bien sûr Jacques Villeret, splendide de connerie dans Le dîner de cons). Et pour finir, Campana, l'armoire à glace qui cogne avant de discuter, bien souvent dans l'obligation de s'encombrer d'un Perrin, ou pire, d'un Pignon (Gérard Depardieu dans La chèvre et Jean Reno dans Le jaguar).

Francis Veber est un alchimiste rigoureux, qui détient la recette parfaite de la comédie pinçante et bon enfant : un zeste de cruauté, une pincée de sentiments, l'art d'associer des comédiens aussi talentueux qu'antinomiques, et une légèreté rare dans ce domaine d'humour (forcément, plus c'est gras, plus ça colle). Proche d'un Molière, Veber sait tout comme lui se concentrer sur les détails de la nature humaine et en retirer ce qu'elle a de plus universel.

Travailleur acharné et modeste, il avoue volontiers que le talent ne détermine aucunement la qualité du film pour lequel 5 % d'inspiration se confrontent obligatoirement à 95 % de travail et plusieurs mois d'écriture et de réécriture. Et comme le travail porte généralement ses fruits, on ne compte plus les rétrospectives organisées autour des films du maître et les prix remportés par ce maniaque du rire bien fait, qui s'étonne encore aujourd'hui du succès de son huitième et avant-dernier long-métrage, Le dîner de cons (au départ écrit et joué au théâtre), qui lui valut les honneurs de la 24e cérémonie des Césars (Prix du meilleur acteur pour Villeret, du meilleur second rôle pour Daniel Prévost et du meilleur scénario pour son auteur).
Aujourd'hui, Veber remet le couvert avec Le placard, comédie drolatique, qui se permet de dévorer un budget global de plus de 95 millions de Francs (contrairement aux 82 millions du Dîner de cons). Le plus fort, c'est que les 13 millions supplémentaires ne correspondent pas à de quelconques dépassements de budget ou autres décors hors de prix, mais bien aux répercussions du succès du Dîner, qui récompensent ainsi directement Veber et sa quantité de travail fourni. Coproducteur, auteur et réalisateur, Francis Veber devient ainsi une des figures proues des réalisateurs français indépendants. Installé depuis quelques années aux Etats-Unis, et en fin stratège, il vient d'écrire et de réaliser le remake Hollywoodien du Dîner de cons qui risque bien d'exploser lui aussi le box-office Américain. Pas d'inquiétudes, Veber est toujours en scène et assure suffisamment ses arrières pour le rester longtemps. Qui s'en plaindrait ?

Romain


 
 
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