David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LA FEMME TRAVERSEE





Même si George Cukor est moins reconnu par les historiens et critiques de cinéma qu’Ernst Lubitsch, il ne demeure pas moins l’un des plus grands metteurs en scène de l’âge d’or hollywoodien. George Dewey Cukor voit le jour à New York le 7 juillet 1899. D'origine hongroise, sa famille le destine au barreau, mais il abandonne bien vite ses études de droit au profit du théâtre. En 1926, il monte sa première pièce à Broadway : Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald. Il entre à la Paramount en 1929 en qualité de dialoguiste. Après 51 longs-métrages en noir et blanc, en Cinémascope et en Technicolor, George Cukor décède à Los Angeles le 24 Janvier 1983. Sa filmographie s’enorgueillit de trois chefs-d’oeuvre. Deux comédies dont une musicale tudor replica watches: Indiscrétions avec Katharine Hepburn, Cary Grant et James Stewart, (1940), My fair lady avec Audrey Hepburn et Rex Harrison (1964) et un mélodrame : Une étoile est née avec Judy Garland et James Mason (1954). Leur point commun ? La « Cukor’s touch » ou la traversée subtile du miroir. Un passage infime entre le drame et la comédie, la légèreté et la profondeur, l’euphorie et l’amertume au sein d'un même film, parfois même en une seule séquence.

Revoir un film de George Cukor, c’est plonger avec délices dans un microcosme où règnent la confusion des sexes (The actress - 1953) et l'inversion des rôles (Sylvia Scarlett - 1935). C’est, selon un principe cruel d'ascension (My fair lady) ou de déchéance (Une étoile est née), faire connaissance avec des personnages en contradiction profonde avec leurs aspirations sociales. Figures sur lesquelles Cukor assène coup sur coup avec une sophistication extrême. Étourdis, la plupart des caractères cukoriens évoluent et se transforment grâce à l’énergie de la mise en scène du cinéaste. Organisation scénaristique composée de rebondissements multiples, de retournements incessants de situation où le metteur en scène choisit de privilégier le domaine du spectacle et l'infinie variété des formes féminines en proie à la découverte de leur identité et à la conquête de leur indépendance. Qu’elles soient adolescentes (Les quatre filles du docteur March - 1933), célibataires (Riches et célèbres - 1981), mariées (Madame porte la culotte - 1949) ou divorcées (The women - 1939).

Femmes sous influence

« Q'une femme entre dans ma vie et tout devient drame ou comédie. » déclare Rex Harrison alias le professeur Henry Higgins dans My Fair Lady.
Les stars hollywoodiennes sont étroitement liées au parcours artistique de George Cukor. Tout particulièrement Katharine Hepburn, son actrice fétiche, qu’il retrouve huit fois : Héritage (1932), Les quatre filles du docteur March, Sylvia Scarlett, Vacances (1938), Indiscretions, La Flamme sacrée (1942), Madame porte la culotte, Mademoiselle gagne-tout (1952) et pour la télévision The corn is green (1979).
Judy Holliday prend le relais et devient un temps son interprète idéale dans Comment l'esprit vient aux femmes (1950), Je retourne chez maman (1951) et Une femme qui s'affiche (1953).

Deux mythes reviennent aussi deux fois devant sa caméra : Greta Garbo et Marilyn Monroe. La divine dans Le roman de Marguerite Gautier (1936) et son dernier film, La femme aux deux visages (1941), un échec public qui précipite sa décision d’interrompre sa carrière. Marilyn tourne avec Cukor Le milliardaire (1960) et Quelque chose va craquer (1962), son dernier film inachevé. La comparaison entre Garbo et Monroe s'impose car toutes deux disparaissent des écrans avec le même réalisateur. Dans leur dernier film, Cukor les « met à nu » et montre deux femme vulnérables et traquées. Résultat mitigé et démarche assez singulière chez le metteur en scène qui, avec ses retournements de situation, ne cesse « d’habiller » psychologiquement ses personnages pour les aider à atteindre leur autonomie.

L’œuvre de Georges Cukor imprègne avec intensité certaines œuvres cinématographiques :
- En 1995, La fleur de mon secret de Pedro Almodovar rend hommage à Riche et célèbre, le dernier film du Maître. Dans la dernière séquence du film, Marisa Paredes et Juan Echanove rejouent le final interprété par Jacqueline Bisset et Candice Bergen. Elles trinquent devant un feu de cheminée un soir de réveillon après avoir prononcé la célèbre réplique : « Je veux sentir de la chaleur humaine et tu es la seule dans les environs. Embrasse-moi… ». Alors que les deux amies écrivains s’étreignent amicalement, les amants almodovariens s’embrassent sur la bouche.
- Dans les années 2000, François Ozon désire racheter les droits de The women. En vain. Il se rabat sur 8 femmes, la pièce de théâtre écrite par Robert Thomas. Comme Rosalind Russel dans Femmes, Danielle Darrieux se retrouve enfermée dans un placard. Pendant l’ouverture de son film au féminin pluriel, Ozon remplace les animaux du générique de Cukor par des fleurs personnifiant chaque héroïne. - En 2008, Diane English tourne le remake de The women. Annette Bening qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Rosalind Russel reprend le rôle de la perfide Sylvie Fowler. Quant à Meg Ryan, elle incarne Mary Haines et retrouve indirectement George Cukor qui lui offre sa première apparition cinématographique dans Riche et célèbre où elle joue la fille de Candice Bergen, présente elle aussi dans le remake !

benoit


 
 
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